Diverses organisations de la société civile et politique donnent un rendez-vous historique pour la manifestation du 9 juin 2019. Le peuple en entier est invité à investir les rues en vue de lutter contre la corruption, l’impunité et d’exiger le départ, sans condition, du Président de la République Jovenel Moïse. Un tel appel à la mobilisation générale incite à poser cette question fondamentale : Jovenel Moïse n’est-il pas sur le point de départ?
Pour le simple citoyen ou pour les personnalités les plus importantes dans la société haïtienne de nos jours, la reddition des comptes et la punition des coupables impliqués dans la dilapidation des fonds Pétrocaribe s’imposent. C’est le moment de tracer, une fois pour toutes, un exemple. Que les voleurs de l’État le sachent, voler l’État c’est voler et cela entraine une sanction de dernière rigueur.
Ce qui se précise sur la toile d’araignée mondiale par la jeunesse et dans les rues de Port-au-Prince et des grandes villes présage un consensus national d’un refus du peuple haïtien de continuer à être dirigé par Jovenel Moïse. Le dernier coup de canon semble avoir été lancé par cette deuxième partie du rapport d’audit final de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA). En effet, l’ex-président de la compagnie Agritrans S.A se trouve être indexé dans des actes s’apparentant à la corruption. C’est gravissime! Cette découverte sur le premier des citoyens qui devrait être au-dessus de tout soupçon. Autrement dit, dans un État qui prend parti-pris pour la morale un Président épinglé dans un rapport comme celui-ci démissionne tout bonnement. Pour Jovenel Moïse, c’est la corde raide en dépit du fait que l’étau se resserre autour de lui.
À la vérité, malgré la stratégie désobligeante des alliés du pouvoir de Jovenel Moïse discréditant le rapport qui met au pilori ce dernier, l’opinion publique ne bronche pas. De plus en plus de gens qui ne se sentaient concernés de ce pays mal gouverné depuis des lustres, développent une certaine conscience par rapport à la dilapidation des 4.2 milliards de dollars. Ils veulent que la justice ait un avis sur le sort des dilapidateurs. Le dossier Pétrocaribe est comme un train pour les Pétrochallengers à ne pas rater pour remodeler la nouvelle Haïti sur de plus bonnes bases.
Jovenel Moïse ou même son parti politique ou ceux avant lui indexés par la Cour des Comptes dans ce rapport ont quelque chose à expliciter à un Juge d’instruction. Pour cela, il doit être l’égal de tous les citoyens sans un brin d’immunité. Son entêtement à rester au pouvoir malgré la déferlante réaction populaire peut légitimement nous signifier que l’État de Droit peine à voir le jour dans le pays.
Le départ de Jovenel Moïse est imminent. Soit aujourd’hui, soit demain ou le mois prochain mais dans un avenir certain, il aura à se mettre à la disposition de la justice. Tous ceux qui ne le comprennent pas ainsi doivent tout de même croire qu’un pays comme Haïti plein histoire, a le mérite d’un dirigeant moral, soucieux du bien être collectif, digne, respectueux de nous tous. Un Président pour qui opposants ou partisans ont la déférence et qui nous rend fier de la cité.
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