Port-au-Prince, le 24 janvier 2021._ Jamais Haïti n’a été aussi proche du chaos à l’approche de la date fatidique du 7 février 2021, qui représente la fin du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse. Et pourtant, le chef d’état se montre de plus en plus menaçant au lieu de calmer le jeu et d’essayer de ramener ses opposants sur la table de la négociation.
Les dernières manoeuvres politiques posées par Jovenel Moïse prouvent clairement que le dictateur a choisi la voie de la confrontation, au lieu de respecter et de faire respecter la constitution qu’il a juré de respecter et de faire respecter.
Le président Moïse a fait des déclarations incendiaires contre ses adversaires lors de l’inauguration du projet de renforcement de la production d’eau potable dans la région métropolitaine à Vivy Mitchel, le mardi 19 janvier 2021. Il les a prévenus que son Agence Nationale d’Intelligence (ANI) est en activité et procède à la surveillance de tous ses opposants. D’un ton très menaçant, il a affirmé qu’il allait écraser la résistance.
Les répressions des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) lors des derniers mouvements de protestation de l’opposition cette semaine, l’arrestation de l’ex Sénateur Nenel Cassy et les récentes déclarations du Ministre Gonzague Edner Day, prouvent que Jovenel Moïse est prêt à tout pour conserver le pouvoir, au-delà des limites de son mandat.
Le choix du Ministre Gonzague Edner Day pour diriger momentanément le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales est un choix de guerre. Fils de Edner Day, un grand cadre des duvalieristes, le petit Day semble être le choix idéal pour planifier et exécuter un éventuel massacre dans le pays afin que Jovenel Moïse puisse jouir de quelques mois de plus au pouvoir.
Aujourd’hui, le régime PHTK choisit quel groupe d’individu peut organiser ou non des manifestations dans le pays. Un Sit-In totalement pacifique a été arrosé de gaz lacrymogène cette semaine devant la résidence du Premier Ministre Jouthe Joseph, plusieurs manifestations de l’opposition ont été sauvagement dispersées par la Police Nationale d’Haïti dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans les villes de province. Tandis que des patrouilles de la PNH ont escorté paisiblement la marche initiée par un membre de la Fédération de gangs armés G9 et Alliés aux alentours de Fontamara.
Maintenant, les questions que tout citoyen conséquent doivent se poser sont les suivantes: Allez-vous rester bras croisés face à cette catastrophe historique? Allez-vous laisser des agents de l’ANI rentrer chez vous pour vous enlevez ou violer vos filles sans aucune possibilité de poursuite judiciaire? Acceptez-vous de vivre en ce plein 21e siècle une nouvelle ère de dictature? Ou allez-vous vous battre pour défendre la démocratie et la Constitution haïtienne?
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