Délibérément, les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont affiché des comportements anti-démocratiques, anti-droits ces derniers jours. Le 17 octobre 2018, les interventions policières contre les manifestants ont été musclées. Un bilan lourd de huit (8) morts sur tout le territoire national et des dizaines de blessés.
Entre le 17 octobre et le 31 octobre 2018, des répressions massives se font dans certaines villes de province et dans la capitale Port-au-Prince. Des jeunes qui ont marché contre la corruption suspectée dans la dilapidation des fonds de PetroCaribe ont dû prendre le marquis.
Au jour-J du 31 octobre où les membres du secteur démocratique ont choisi de réaliser les funérailles, la PNH a refait surface et garni son répertoire de mauvaises notes. Alors qu’il fallait se courber devant la dépouille de ces six (6) citoyens, des cartouches de lacrymogènes ont été lancées par la police dans l’enceinte de l’Église Notre Dame du Perpétuel au Bel Air. Bombarder une église qui organise des funérailles – Quelle atrocité! Une Journée noire a jailli sur toute la capitale haïtienne.
La manifestation de cadavres a parcouru plusieurs rues de la capitale et est arrivée jusqu’au village de Dieu siège du Chef de Gang Anel. Pour un refuge c’en est un. Les protestataires en signe de confiance se sont suspendu aux lèvres d’un des Représentants de la troupe qui met chaud le bicentenaire à profusion.
Cerise sur le gâteau, des agents de la PNH ont brutalement dispersé des bandes à pieds très populaires dans la capitale durant la fête des morts, il s’agit de Raram No Limit et de Shabba, qui perpétuent la tradition de faire danser les vodouisants durant cette période. Encore un geste une créé un grand écart entre les riverains des zones défavorisées et l’institution policière.
Hier encore, des secteurs de la vie politique accusaient la Police de violer l’espace de l’hôpital Bernard Mev, à la recherche d’un présumé bandit blessé dans un affrontement entre bandes armées. Là encore des dizaines de personnes ont débarqué aux alentours de l’hôpital en criant « Banm papa m, aba lapolis ». La situation est critique, la société haïtienne traverse une grande et se rapproche d’une guerre civile. Le tableau est sombre, les gens vénèrent des hommes armés et détestent notre force de sécurité légale.
La Police Nationale d’Haïti n’a malheureusement pas été mise aux gardes à vous devant les bandits qui assiègent les quartiers populaires. Ces derniers sont à Savane Pistache, Gran Ravin, Bolosse, Martissant, Village de Dieu, La Saline, Saint Martin, Cité Soleil, Delmas 2, etc.
Depuis un certain temps, il n’y a pas une soirée sans que des tirs ne s’entendent ici et là. Que des parents habitants la zone Sud ont su gérer anxieusement leurs rentrées et leurs sorties tous les matins et tous les soirs. Nous vivons tous à la merci des bandits qui ont tout contrôle.
Le porte-parole de la Police nationale d’Haïti, le commissaire municipal Michel-Ange Louis Jeune dénonce une « campagne de désinformation visant à salir l’image de l’institution policière », mais en fait, la PNH connait son plus grand déficit de solidarité de puis l’opération Bagdad.
La police active face aux manifestants et inexistante aux bandits n’inspire pas. Cette police inefficace dans les rues gêne.
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