La gangstérisation de notre société ne débute pas d’hier. Elle n’en finira peut-être pas demain. À chaque périmètre du territoire, semaine après semaine une façon ou une autre des gangsters prennent le contrôle de tout. Ils terrorisent en heurtant à leur guise, kidnappant et en tuant les membres composant cette société. À qui incombe la tâche de veiller à la sécurité de nos vies et nos biens? En toute justice, dirions-nous à la police et aux forces de l’ordre constituées de l’État. Une caractéristique de l’organisation de tout État est sa puissance publique. “L’État a le monopole de la violence légitime” dit-t-on.
À quel État correspond le nôtre faillisant à sa mission laisse gansgteriser lui et son peuple? La capitale haïtienne dans des parties importantes de son territoire depuis des mois tombe sous le contrôle de puissants Chefs de gangs. Ce phénomène prend de l’ampleur au quotidien. Ces bandits assaillent tout le monde. Ils terrorisent la vie des habitants de Port-au-Prince à longueur de Journée. N’arriveront ils pas au plus fond de leur cynisme quand, dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, ils sont perçus mangeant un individu calciné vif dans un parterre à la saline? Quelle cruauté!
Haïti, devons-nous le rappeler, n’a pas connu la guerre depuis le début du 19e siècle. Du moins, la guerre dans sa quintessence avec mobilisation d’une armée et des soldats. D’où ce banditisme cruel? Ce cannibalisme? D’un pourrissement de la situation. À force de tenir l’arme trop longtemps et n’a pas été mis hors d’état de nuire.C’est une première évidence. Les grangs chefs de gangs qui s’établissent à Port-au-prince ou ailleurs circulent comme tout citoyen normal. Ils sont pas dans l’inquiétude. Ils envahissent même les médias. Ils sont acteurs de la vie sociale d’aujourd’hui et se confirment en tant que tel.
La seconde évidence résulte du fait que le système judiciaire sévit avec peu de rigueur aux bandits. Le Commandant en Chef de la Police Nationale d’Haïti (PNH) mentionne, à chaque occasion donnée, ce fait d’une bizarrerie sans égal: la Police arrête, la justice libère. Pour répondre, la justice dira que les dossiers de ceux qui sont libérés sont mal constitués. Des organismes de défense des droits humains appellent au secours . Ils crieront en vue du respect des procédures. Dans la plupart des cas c’est dommage! L’affaire du gang La Familia en Cassation l’illustre bien. Un arrêt de la Cour de Cassation (la plus haute instance judiciaire de la République) ne peut être effective des mois après avoir été pris.
Soulignons, comme dernière évidence de la croissance du banditisme dans notre État, la liaison des gangsters avec les officiels. Les bandits sont devenus des pensionnaires de nos élus. Ils déambulent dans des voitures officielles pour se démarquer de la Police Nationale d’Haïti (PNH). De véritables intouchables qui font perdre la face à notre police. Autrement dit, n’était-ce pas cette manière indigne de fonctionnement, les bandits auraient été déjà traqués par les agents policiers.
La solution à l’insécurité liée au banditisme passera par les causes qui émergent le phénomène. La Police Nationale d’Haïti (PNH) se renforcera de jour en jour tant en professionalisme qu’en éthique. La justice doit s’élever au niveau des attentes légitimes des citoyens qui ne réclament que l’application dans sa rigueur la plus complète de la loi contre les voyous, les criminels,etc. Et, à nos officiels qui couvrent ces derniers, recommanderions-nous, de changer de stratégies. Sinon, un jour l’insécurité galopante frappera à notre porte. Cette fois, c’est nous qui crierons. Que cela cesse!
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