Le dimanche 6 decembre 2020, lors de son passage dans le département du Nord-Est, à l’occasion de la fête patronale Imacculée conception, Jovenel Moïse a annoncé sur les ondes de la Télévision Nationale d’Haïti, que le carnaval national se déroulera sur le Boulevard des trois rivières, à Port-de-Paix.
Ces festivités carnavalesques devraient avoir lieu les 14, 15 et 16 février 2021, alors que le mandat de 5 ans de Jovenel Moïse doit prendre fin quelques jours plus tôt, soit le 7 février 2021.
Parrallèlement, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), à travers une note de presse publiée le 30 décembre 2020, a attiré l’attention de la population sur l’augmentation des nouveaux cas d’infections de la Covid-19 en Haiti récemment. Le MSPP s’est dit inquiet concernant une éventuelle deuxième vague de la pandémie, qui pourrait occasionner plus de dégâts humains et affaiblir davantage le système sanitaire. Le Ministère de la santé invite les citoyens a respecter scrupuleusement les gestes barrières.
Effectivement, le MSPP a raison de s’inquiéter au sujet de la propagation du coronavirus en Haiti. Le 29 décembre 2020, 49 nouveaux cas ont été détectés, 50 pour le 31 decembre, 32 au 3 janvier 2021, 44 au 4 janvier et 38 au 7 janvier. Ces chiffres ne représentent qu’une infime partie de la réalité, puisque nous savons pertinemment que les personnes malades en Haïti ont peur d’aller se faire tester, et le système sanitaire n’a pas les moyens de faire des tests à grande échelle.
Cette augmentation s’explique du fait que les autorités haïtiennes, surtout l’exécutif, qui est le seul pouvoir encore fonctionnel de nos jours, ne prennent pas les mesures nécessaires pour combattre la pandémie. Au contraire, le Premier Ministre Jouthe Joseph encourage les fêtards et la grande foule, Jovenel Moise pour sa part annonce le carnaval, des pions placés dans les municipalités après la fin de mandat des élus locaux répondent joyeusement à l’appel.
Le Ministre de la Communication et de la Culture, Pradel Henriquez, un pion placé par la presse corrompue dans le gouvernement de facto, encourage les activités culturelles de tout genre. Durant les périodes de fêtes, les pages de son ministère a publié la listes de tous les grands rendez-vous culturels sur le territoire national, comme pour donner un coup de pouce aux gens qui avaient peur du phénomène de kidnapping et de la pandémie. Quelle irresponsabilité!
L’administration publique n’est pas en harmonie. Si le Ministère de la santé publique et de la Population, accompagné de quelques rares ONG et organisations locales essaient de freiner la propagation de la pandemie de Covid-19, le reste du gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour boycotter ces efforts.
Bien que la nature nous ait épargné par rapport aux autres pays qui sont à genoux par rapport a cette crise sanitaire sans précédent, il n’est pas trop tard pour nous, haïtiens de faire face à cette réalité apocalyptique. Les autres nations sont en train de renforcer les mesures pour faire face à la maladie. Tout près de nous, en République Dominicaine, le couvre-feu est passé à 5h pm et tous les activités sont paralysées. Nous en Haiti, nous pensons carnaval parce que c’est le seul moyen pour un président illégitime et accusé de corruption de donner un peu de sourire à un peuple qui vit dans la misère et dans une psychose de peur depuis quelques mois.
Comment un président, premier des haitiens, responsable de la bonne marche des institutions et du sort de son peuple, peut penser foule et bamboche en ce temps de crise sanitaire? Si diriger est prévoir, Jovenel Moise n’a rien à voir à un leader responsable. Tout ce qui compte pour lui, c’est de passer quelques mois de plus après la fin de son mandat ce 7 février 2021 afin de prendre de forces les élections et placer un autre incompétent à la tête du pays pour les 5 prochaines années. Ce sera aussi l’opportunité pour son clan de piller les caisse de l’Etat, en toute impunité en absence de tout pouvoir de contrôle.
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