Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le peuple haïtien a appris avec stupeur l’assassinat du président Jovenel Moïse par un commando armé à son domicile. Le groupe, composé de 28 mercenaires colombiens, américains et haitiens, s’était présenté comme l’agence de lutte contre le trafic et la consommation de Drogues (DEA) pour pouvoir intimider les gardes qui assuraient la sécurité de la famille présidentielle. Il n’était même pas encore jour que le sort du président était déjà scellé.
Jovenel Moise a été exécuté sans aucune forme de procès et sa femme Martine Moise est sortie blessée dans cet assaut. Après quelques jours, des images du cadavre ont été publiées sur les réseaux sociaux comme un avertissement à tous ceux et celles qui voudraient suivre les traces de Jovenel. Et comme par magie, la CIA ou Central Intelligence Agency qui est sans nul doute le service de renseignement le plus connu au monde, n’était au courant de rien.
Le complot de la décennie
Le chef de la police nationale colombienne, Jorge Luis Vargas Valencia, avait confié à l’Associated Press que quatre (4) entreprises sont impliquées dans le recrutement des personnes soupçonnées dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise. Il a néanmoins évité de citer leurs noms.
Par la suite, le FBI a arrêté le responsable de CTU Security Antonio Intriago, une compagnie qui était chargée de recruter les mercenaires colombiens ayant participé au meurtre du président haïtien dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Le groupe de 28 hommes qui comptait trois policiers haïtiens et au moins 21 mercenaires colombiens et 2 américano-haïtiens s’est présenté le 7 juillet 2021 vers 1h du matin au domicile du président Jovenel Moïse à bord de six véhicules de location. Chaque véhicule et ses occupants avaient une mission bien précise.
La première voiture qui avait pour occupant trois policiers haïtiens et deux Colombiens avait pour objectif de neutraliser les postes de garde du domicile présidentiel. Le deuxième véhicule qui comptait 5 mercenaires colombiens avait pour mission d’entrer dans le périmètre du domicile. La troisième voiture de location avait les Américano-haïtiens James Solages, Joseph Vincent ainsi que deux Colombiens. Elle avait la même mission que la première voiture.
Dans le quatrième véhicule, se trouvaient quatre occupants, dont un ex sous-lieutenant de l’armée colombienne. Ils avaient pour tâche de contrôler le périmètre extérieur de la maison et du 1er étage. Parmi les occupants du cinquième véhicule, se trouvaient un autre ex-lieutenant-colonel colombien ainsi que 3 autres mercenaires colombiens qui avaient aussi la mission de contrôler le périmètre extérieur de la maison. Le dernier véhicule comprenait cinq mercenaires colombiens, dont l’ex-sergent Ángel Mario Yarce Sierra qui était chargé de la neutralisation de la télésurveillance.
La majorité des mercenaires ont foulé le sol haïtien en passant par la République Dominicaine. Les armes et munitions utilisées par les assaillants sont passées par les États-Unis. Tout a été planifié sur le sol des États-Unis par Christian Emmanuel Sanon, un médecin et pasteur haïtien, qui voulait renverser Jovenel Moïse afin de prendre les rênes du pays. Il vivait dans le sud de la Floride. Il aurait eu l’appui de quelques politiciens haïtiens, commerçants et faiseurs de lois qui voulaient éjecter Jovenel Moise.
Il fait noter que parmi ces mercenaires il existe d’anciens collaborateurs de la DEA ou du gouvernement américain.
Comment la CIA a-t-elle raté les agissements des assassins de Jovenel?
Les médias occidentaux n’osent pas aborder la question. Pourtant, elle est capitale dans le cadre de ce dossier. Comment la CIA a-t-elle pu rater les agissements des assassins de Jovenel? Rien ne se passe dans le continent américain sans être analysé à la loupe par les agents de la CIA. Coup d’état, révolution, génocide, complot… la CIA a toujours une longueur d’avance sur tout ce qui bouge afin de mieux protéger la plus grande puissance mondiale de ses voisins.
Il est fort difficile de croire que l’agence centrale de renseignement américain n’était pas au courant des agissements du pasteur Christian Emmanuel Sanon et de ses acolytes qui ont planifié ce coup d’État “sur le sol américain”. Ils ont acheté des armes et des minutions, ils ont engagé plusieurs entreprises de sécurité pour recruter des mercenaires colombiens et américains, des policiers en Haïti, louer des voitures et des immeubles, faire entrer des équipements de guerre sur le sol haïtien… et tous ces agissements ont trompé la vigilance de la CIA ?
Aucun rapport n’a pu prédire ce complot à notre connaissance. Comment se fait-il que les agents de la CIA qui travaillent en étroite collaboration avec de nombreux partenaires pour faire face aux menaces de sécurité les plus graves, n’ont pas pu découvrir le recrutement des mercenaires ? Est-ce réellement une histoire de drogue ? Jovenel Moïse, cachait-il vraiment des dizaines de millions de dollars en sa résidence privée ?
Nous voulons des réponses claires et précises. C’est vrai que notre média n’a jamais été en harmonie avec le régime Tèt Kale depuis les 10 dernières années à cause de la corruption, de la complicité des dirigeants avec les gangs et de la mauvaise gestion du pays, mais nous n’avons jamais souhaité que Jovenel Moise et sa famille subissent cette tragédie.
Le gouvernement américain contrôle l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moise. C’est regrettable qu’un président haïtien ait été tué dans son pays et que ce sont les blancs qui s’occupent de son dossier. Mais nous n’avons pas trop le choix, la justice haïtienne est à genoux, le système est pourri jusqu’aux os. Le 7 juillet prochain, le peuple va commémorer la deuxième année de l’assassinat de Jovenel, il veut des réponses, il veut connaître les auteurs intellectuels de ce complot (les vrais).
Photo: Yahoo
© Tous droits réservés – Groupe Média MAGHAITI 2023