Depuis tantôt quatre (4) mois, la zone métropolitaine vibre aux résonnances de la recrudescence du climat de l’insécurité. Des rapports d’organismes de défense des droits humains font mention de plusieurs centaines de morts violentes. Des blessés graves hospitalisés ressortent de ces documents et témoignent de l’impitoyable situation dans laquelle vivent les citoyens métropolitains. La mort donnée à un jeune de moins de 18 ans sur un littoral et tournée en boucle sur les Réseaux Sociaux a suscité le ras le bol de plus d’un. C’est dans ce contexte où l’insécurité bat son plein que les élus au Sénat de la République ont invité les membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti (CSPN) à venir s’expliquer aux honorables de l’alarmante terreur qui cartonne sur la ville.
Ce 4 décembre 2018, par cette séance au Sénat, un tas de secrets et de noms d’autorités dans les plus hautes sphères du pouvoir allaient être dévoilés. C’est d’ailleurs ce qu’avait annoncé le premier du grand corps. L’attente pour les non-habitués des séances au Parlement durant ces dernières législatures passées devant nous.
En réalité le jeu n’a valu qu’à une tierce la chandelle. Le déroulement de la séance n’a nullement laissé sur leur soif ceux qui voulaient confirmer l’état du pays avec l’instauration du banditisme d’État. Pendant de longues heures, les membres du CSPN et les Sénateurs ont été accusé. Ils ont expliqué les mêmes anecdotes entendus à la Radio. L’idée d’un nivellement par le bas de la chose publique au plus haut niveau de l’État s’est, une nième fois, renforcée.
En fait, le CSPN a manqué à ses explications en vue de convaincre les Sénateurs sur la stratégie de sécurité globale mise en branle dans le pays. Dans cette stratégie, un plan de dégangstérisation des quartiers défavorisés, de désarmement et de réinsertion de ceux qui ont tenu l’arme non pas comme métier mais comme un moyen de chercher à se nourrir devrait être proposé au débat. Loin de tout cela, Céant a dû, en tant que Chef du CSPN, répondre aux questions embarrassantes de certains Sénateurs sur la Saline. Ce quartier qui a fait l’objet d’une tuerie au début de novembre. Le Premier Ministre a été le premier à se sympathiser aux victimes de la Saline que la Fondation Je Klere et le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) ont qualifié de victimes d’un massacre. Céant et les autres membres du CSPN n’ont pas encore reçu eux mêmes les résultats de leur enquête sur la Saline. Ils paraissaient dos au mur pour se tirer épingle du jeu.
À Gédéon, Directeur Général et Commandant en Chef de la PNH, la tâche n’a non plus été possible. Il fallait qu’il s’explique autour d’une réunion tenue en mai au Village de Dieu quartier réputé être sous la commande du Chef de Gang Arnel. Les Sénateurs pro-pouvoirs en place dénoncent passivité et inaction du DG qui comptent quelques mois pour arriver au terme de son mandat. Un instant que des membres du pouvoir Législatif vont pouvoir provoquer le terme bien avant la durée.
Quant aux Sénateurs, ils se sont mutuellement accusé. Le CSPN aussi a nuancé lors de la séance, mais entre les lignes fustigent, le comportement d’élus qui déshonorablement forment leurs corps de bandits et fonctionnent. Les faits révèlent que plusieurs individus interpellés munis d’armes illégales sont proches de Députés et Sénateurs en poste au Bicentenaire. Le Président de l’Assemblée Nationale, en vue de couronner ce tableau inquiétant, a accusé l’élu de la chambre basse Représentant de la troisième circonscription de Port-au-Prince, de complicité, car, c’est au moyen du véhicule de celui-ci qu’Arnel, Chef de gang de Village de Dieu, se serait sauvé lors d’une opération policière. Ni le CSPN, ni d’autres Sénateurs n’ont soutenu Lambert de sa dénonciation.
Fort de tout ce qui est arrivé au CSPN au Sénat, les perspectives en vue de la pacification de la région métropolitaine se fera attendre. Aucune véritable liaison entre le CSPN et l’Assemblée des Sénateurs quand c’est le Président de la Commission Justice et Sécurité du Grand Corps qui voulait mettre dos au mur le DG de la Police en mentionnant séance plénière cette rencontre à Village de Dieu. Deux institutions qui devraient s’arranger autour d’une même ligne directrice pour la Sécurité des vies et des biens dans la cité.
Que faut-t-il à des hommes et des femmes d’État pour comprendre qu’il est urgent que quelque chose se fasse en vue de freiner les bandits qui assassinent la population au lieu de se déchirer les uns les autres? Que doit-on donner, nous autres de la population civile, de plus à un parlementaire, un haut dignitaire en plus des privilèges de grouper autour de lui des bandits? Pourquoi? L’heure est grave! Ils nous est insupportable les bandits de tout horizon qui nous enlasse. Encore plus insupportable quand ces malfrats sont gardés, dirigés et couverts par nos honorables dignitaires dans l’État.
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