Port-au-Prince, le 12 septembre 2021._ Plus de deux (2) mois après l’assassinat du Président de facto, l’après de Jovenel Moïse commence à se dessiner lentement. Sur les directives des États-Unis, seul maître à jouer sur la scène politique, les partis politiques ont trouvé un accord de sortie de crise de concert avec le Premier Ministre. Mais le problème dans cette démarche est que le nom de Ariel Henry a été cité dans le rapport de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), comme suspect ayant eu des conversations téléphoniques avec le présumé auteur intellectuel de l’assassinat de Jovenel, Joseph Félix Badio, soit 12 fois entre le 14 juin et le 7 juillet.
Et si le Ariel Henry était le véritable auteur intellectuel de cet acte crapuleux? Dans tout État de droit, un officiel suspecté dans de telle condition devrait démissionner et se mettre à la disposition de la justice pour élucider les mystères. Quel était le contenu de sa conversation avec Badio le jour de l’attaque dans la résidence présidentielle, et ceci à deux reprises? Que manigançaient-ils durant les 10 autres appels avant l’assassinat?
Au lieu de suivre les procédures, Ariel Henry qui bénéficie l’appui de l’international, se dresse en manipulateur sur les réseaux sociaux, et exige du ministre de la Justice la révocation du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince qui l’a convoqué pour ce 14 septembre. C’est la guerre froide entre les Jovenelistes et les autres alliés du pouvoir.
La classe politique qui pouvait en temps normal faire pression pour stopper cette dérive, préfère aller boire du thé à Delmas 60, prendre des photos avec le suspect et signer des accords de partage de ministère. Il nous faut une nouvelle classe politique qui agit vraiment dans l’intérêt du peuple.
Haïti est le seul pays au monde où dans de telle circonstance, aucune démission n’a été constatée au plus haut niveau de l’État. Le directeur général a.i de la Police Nationale garde son poste comme si c’était normal, les agents de sécurité de la maison de l’ex-président ont eu le temps de prendre la poudre d’escampette selon le Réseau National de Défense de Droits Humains. Pendant ce temps, Joseph Félix Badio, Joseph Jhon Joel, Jaar Rodolph, et l’ancienne juge Wendell Coq, tous des suspects dans le cadre de cette enquête sont toujours en cavale.
Martine Moïse, témoin oculaire de l’assassinat n’a toujours pas été auditionné par la justice haïtienne. Bien au contraire, elle fait son show de média en média aux États-Unis et en profite pour faire sa campagne en attendant les prochaines élections.
Le dossier de Jovenel Moïse marche très lentement dans l’appareil judiciaire, il a été confié a un novice qui traîte sa toute première affaire, l’affaire du siècle. Tout comme Vladimir Legagneur, Pétion Rospide, Néhémie Joseph, Me Monferrier Dorval, Antoinette Duclair, Diego Charles, les victimes des massacres de La Saline, Bel-Air, Carrefour Feuilles, Cité Soleil, Fontamara… Jovenel vient de s’ajouter à cette grande liste d’attente de justice. Un appareil judiciaire qu’il a lui même démonté pièce par pièce.
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