La nouvelle du décès du docteur Makindi Guerrier a ébranlé la population ce matin. 36 ans, jeune professionnel qui œuvrait passionnément dans le domaine de la santé, il partageait ses connaissances avec le peuple sur les ondes de Radio Caraïbes FM, à travers l’émission de Rigolo Terapi de Mario Brégard. Attaqué par des bandits armés qui essayaient de l’enlever non loin de sa clinique le 4 décembre dernier, Mackendi a reçu un projectile au cou et recevait des soins nécessaires en république voisine.
Ironie du sort, un médecin qui reçoit des soins dans un autre pays parce qu’il n’y a jamais eu d’investissements importants dans le secteur médical, c’est lamentable. Quand nos politiciens sont malades, ils se rendent à Cuba, en République Dominicaine, aux États-Unis, et même dans les pays européens pour dépenser l’argent qu’ils ont volé dans les caisses de l’État.
Et pourtant, il y avait une petite lueur d’espoir dans le drame du Makindi Guerrier durant toute la semaine. Il y avait une forte mobilisation sur les réseaux sociaux, afin de récolter des fonds pour sauver la vie du médecin. Des prières, des vœux, des messages d’appréciation et de solidarité… Mais c’est inutile puisque Makindi Guerrier nous a été cruellement arraché ce 12 décembre. C’est une tragédie, une tragédie de plus, une tragédie de trop.
Cette année, nous avons perdu tragiquement plusieurs professionnels de grand calibre, comme le professeur d’université Patrice Dérénoncourt, qui a été mortellement blessé le 16 octobre dernier lors de son enlèvement à la rue Cameau, Port-au-Prince. Le pédiatre Ernst Pady a été froidement abattu par ses ravisseurs le 28 février à l’avenue Christophe (Port-au-Prince), lors d’une tentative d’enlèvement. Les bandits pensaient qu’il résistait, mais en vérité, il était en convalescence d’un accident vasculaire.
Autres cas à signaler, le professeur d’école Roosevelt Petit-Phar a été tué d’une balle à la tête le 3 juin 2021, alors qu’il se trouvait dans un autobus aux alentours de Martissant. Le professeur Pierre Jacques Marcellus a été tué par des individus circulant à motocyclette, alors qu’il revenait d’une transaction dans une banque commerciale dans la capitale.
Le 5 juillet 2021, l’infirmière Virgile Lorna Rose Fils-Aimé a été tuée d’une balle à la tête dans une ambulance sur la route de Marissant 23, commune de Port-au-Prince. Sans oublié le cas du professeur d’université Edner Brutus, tué par des assaillants qui essayaient de lui sous tirer de l’argent pour continuer la construction de sa maison en début du mois de novembre.
Ce sont là quelques cas de certains professionnels tués durant l’année en cours, sans prendre en compte l’assassinat d’Antoinette Duclaire et de Diego Charles et d’autres hommes d’affaires. Presque tous les étudiants finissant, les potentiels investisseurs, les visionnaires, les cerveaux de la République d’Haïti ont déserté le pays. Ceux qui sont toujours en Haïti sont en plein processus de voyage ou étudient les options. Le pays est livré aux bandits. Alors que le groupe terroriste G9 an fanmi e Alye a annoncé une trêve, la guerre entre les gangs de Grand Ravine – Village de Dieu contre celui de Ti Bwa a repris. Le taux d’enlèvement a augmenté ses trois derniers mois.
Le nouveau directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Frantz Elbé, accusé par Me Samuel Madistin d’être de mèche avec des kidnappeurs et de complicité avec des chefs de gang, ne fait que contempler les dégâts, tout en essayant de combler les vides de l’autre incompétent qui lui a précédé. Le ministre de l’Intérieur Liszt Quitel, lui aussi accusé de kidnapping par la famille du Pasteur Ferrer Michel et le Réseau National des Défense des Droits Humains (RNDDH), fait profil bas. L’ancienne opposition politique jouit enfin des avantages de l’État. Tout le système est gangréné… C’est le chaos!
Le peuple continue de se plaindre dans son trou, les internautes portent leurs revendications sur les réseaux sociaux, les dirigeants en profitent en attendant l’aide de l’international. Chaque Haïtien qui vive en Haïti fait la queue pour se faire enlever ou tuer comme des canards sauvage. La cause est Presque perdue!
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