Port-au-Prince, le 27 juin 2021._ Ils sont des milliers de personnes à se déplacer de quartier en quartier pour sauver leur peau. Père et mère de famille, femme, fille, enfant, personnes à mobilité réduite… sont en conquête de nouvelles terres dans leur propre pays pour échapper à la fureur des groupes terroristes qui sont en conflit entre eux.
Depuis deux ans, les gangs armés prennent beaucoup d’extension sur la balance politique, et les chefs de fil sont prêt à tout pour conserver leur marge de manoeuvre à l’approche des élections.
Un premier massacre en novembre 2018, a fait 26 morts dans le quartier de La Saline, 3 blessés, 2 victimes de viols collectifs et 12 disparus révèle un rapport réalisé par la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH). Un autre rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) parle de 59 personnes assassinées dans des conditions atroces, 2 portées disparues, 5 autres blessées par balles et 7 femmes violées.
Le mercredi 24 avril 2019 à Carrefour Feuilles, un deuxième massacre a fait 8 morts, parmi lesquels 4 personnes tuées sur place et quatre 4 autres, dont une femme enceinte ont rendu l’âme à l’hôpital, et une douzaine de blessées, suivant les données rassemblées par Fondasyon Je Klere.
Troisieme massacre, toujours selon le RNDDH, de Mai à Juillet 2020 à Cité Soleil, la guerre entre le gang de “Nan Brooklyn” dirigé par Ti Gabriel et celui de “Nan Belekou” et “Nan Boston”, dirigés respectivement par Iscard et Mathias, a occasionné l’assassinat de 145 personnes, 48 disparues, 28 blessés par balles et/ou à l’arme blanche, 18 femmes et filles victimes de viols collectifs et 104 maisons incendiées.
Puis un quatrième s’en suit au quartier dénommé Bel’Air, où les deux groupes de criminels, G9 et G Pèp se battent pour contrôler ce périmètre qui se trouve à moins de 10 minutes du Palais national. Dans ce conflit, 81 personnes au moins ont été assassinées par balles dont 12 femmes. 36 personnes ont été tuées, d’Août à Décembre 2020 et 45 autres entre Mars à Mai 2021. 24 sont portées disparues et 18 autres ont été blessées par balles. 165 maisons ont été incendiées, 13 autres ont été pillées, rendant sinistrées 262 personnes qui étaient soit propriétaires, soit locataires. 296 enfants sont devenus orphelins d’au moins un de leurs parents, selon un rapport du RNDDH.
Pour ce mois de Juin, les rapports des organismes de défense de droits humains sur le nombre de mort et de blessés dans la Guerre de Martissant ne sont pas encore prêts. Mais le Centre de recherche et d’analyse en droits de l’homme (CARDH) a fait état de 10 000 personnes déplacées de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, 60 000 en besoin d’assistance humanitaire à Martissant et au bas de Delmas, 5 100 placés en familles d’accueils à Port- au -Prince et dans les villes de provinces, 1 500 individus dans le centre sportif de carrefour et 500 sourds-muets à l’école municipale de Pétion-ville.
Les chiffres sont terribles et révoltants. Pourquoi ces milliers de civils paient le prix fort de la rivalité des gangs armés? La population haïtienne ne mérite pas un tel sort… c’est injuste, c’est inhumain!
Un message à tous ces réfugiés de ces zones de guerre, vous avez choisi de jouer à la victime alors que vous pouvez devenir les bourreaux de ces bandits armés qui sèment terreur et cadavres dans nos rues. Ils sont des dizaines, vous êtes des dizaines de milliers; aucune force obscure ne peut résister face la fureur du premier peuple noir indépendant au monde.
Soyez intelligent! Soyez responsables! Débarrassez-vous de ces mauvais herbes!
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