Tout l’ordre démocratique s’écroule.
Les pouvoirs publics constitués de notre république disloqués. Les échéances d’organisation des élections ont échappé une énième fois au gouvernant. Celles-ci, rappelons-le, devraient permettre le remplacement du personnel politique notamment les parlementaires. Toutefois, cette situation de non droit perdure et pire n’inquiète pas.
C’est prohibé l’existence d’un exécutif sans un législatif, contre-pouvoir, construit depuis les temps les plus anciens par les doctrinaires des concepts de démocratie et de pouvoirs publics. Haïti, serait-ce, un État d’exception de non-respect de règles et de principes républicains.
L’attitude de la communauté internationale dans la crise haïtienne parait troublante. Promotrice pourtant de l’État de Droit, de la démocratie et de tous les principes républicains, cette communauté internationale se laisse aller dans les dérives. Comment le gratin du corps diplomatique accrédité à Port-au-Prince puisse payer de leurs présences à l’installation d’un gouvernement inconstitutionnel donc de fait ?
La présence et les notes de support publiées après au gouvernement témoignent d’un support inconditionnel de l’international à l’administration Moise-Jouthe. Un appui dans ces circonstances se présente à la fois comme une indécence et une déroute de plus des ambassades sur la crise. Les prescrits constitutionnels sont en veilleuse depuis janvier 2020. Aucun parlement, contre-pouvoir réel dans toute démocratie n’existe plus. Pas de contrôle de l’action d’un quelconque gouvernement ni a priori ni a posteriori. La gouvernance sans frein ni obstacle frappe à nos portes.
Dans un tel imbroglio et une telle mise en veilleuse des lois de la république, l’international se plait à supporter et appuyer nos gouvernements. Haïti mérite du mieux et de goûter à l’application de normes.
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