Port-au-Prince, le 20 septembre 2018._ L’Unité de Lutte de Contre la Corruption (ULCC) se dit prêt à se pencher sur le dossier Petro Caribe, cinq mois après son transfert à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Admiratif (CSC/CA) par le Sénat de la République.
Le directeur général de l’ULCC David Bazile, affirme que son institution n’a pas besoin du rapport du CSC/CA pour démarrer sa propre enquête. Il avoue que la boite qu’il dirige ne s’est jusqu’à présent pas mêlée de cette affaire pour laisser le champ libre à une autre institution étatique, en l’occurrence le Senat.
« La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Admiratif peut seulement faire des audits sur les pièces et les responsables de projet. Elle n’a pas vraiment l’expertise pour approfondir et découvrir les actes de corruption. Elle ne peut pas découvrir non plus les surfacturations et les passations illégales des marchés. L’ULCC a été créée pour prendre le relai dans ce genre de cas », avoue l’ex major.
Monsieur Bazile annonce aussi que le personnel de l’ULCC doit être renforcé. Elle fonctionne actuellement avec deux commissions d’enquête pour tout le territoire national, avec un budget de 144 million de gourdes.
« Avec ce niveau de corruption, l’institution devrait avoir 10 commissions d’enquête et un budget de près de 1 milliard de gourdes pour bien mener sa mission, mais nous ne pouvons pas exiger cette somme aux citoyens », a-t-il continué.
Il avance que cette démarche nécessite aussi des experts internationaux, l’hébergement, un espace de travail, des frais de voyage et d’autres charges.
Photo: Le Nouvelliste
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