Les collaborations entre artistes haïtiens et étrangers sont de plus en plus courantes ces derniers temps. Pour le cas le plus récent, on peut prendre Darline Desca qui vient d’annoncer un feat avec la star nigériane Lyanya. Mais avant elle, plusieurs autres artistes locaux avaient déjà pensé à enregistrer une voix “étrangère” dans leurs répertoires.
Traverser les frontières gagner des publics à l’échelle internationale, semblent être des motifs valables pour pousser la plupart des artistes haïtiens à collaborer avec des artistes du monde entier. Pour d’autres, “c’est une autre occasion pour continuer à promouvoir la musique haïtienne sur la scène internationale“, a précisé Darline Desca au sujet de sa collaboration avec une Nigériane.
En 2017, le remix du tube “Aba Blabla” entre J. Perry, BIC et Admiral T a ouvert une nouvelle ère dans la musique haïtienne. Ce n’est pas la première collaboration entre un Haïtien et un artiste étranger, mais le succès de ce morceau a été un plus pour la musique haïtienne qui se résumait depuis plusieurs années à des collaborations entre haïtiens.
Le sacre de Rutshelle Guillaume
En 2019, l’artiste haïtienne Rutshelle Guillaume a joué pour la première fois dans sa carrière la carte de l’international en acceptant une collaboration avec DJ Jackson. Avec le chanteur Guadeloupéen Anthony Drew, elle a réalisé ce qui allait être le duo Haitien-étranger de l’année avec 5 millions de vues en 7 mois selon Guy Wewe Radio A.
Après cette expérience, l’artiste a été sollicitée sur le tube Good Girl de l’artiste camerounais Salatiel, encore un morceau qui a eu beaucoup de succès. Grâce à ces 2 collaborations en moins de 2 ans, la chanteuse haïtienne Rutshelle Guillaume a remporté le prix “Artiste de l’année” aux Trophées NRJ Antilles 2021 et le Prix meilleur artiste de la diaspora à African Talent Awards 2022.
Sur son 3e album Quoi Qu’il Advienne, Rutshelle Guillaume avait pris l’initiative d’une collaboration avec Salatiel. Même si le titre “Poze” n’a pas eu le succès escompté par l’artiste, elle permet néanmoins de comprendre l’importance que ces collaborations commencent à avoir pour les artistes haïtiens.
Les Africains comme nouvelle cible
Au début des années 2000, les Haïtiens se tournaient beaucoup plus vers les artistes antillais. Le zouk, très en vogue à l’époque, avait probablement joué un rôle majeur dans ce choix. De nos jours, avec l’émergence des rythmes afro, on remarque que les Haïtiens se tournent de plus en plus vers cette communauté.
La chanteuse Mickael Marabou a déjà enregistré au moins 2 morceaux avec des artistes africains dont un avec Davido, artiste nigériano-américain. Grâce à cette collaboration, l’artiste était nominée dans 4 catégories aux African Talent Awards.
L’année dernière, Roody Roodboy a réalisé son premier tube à tendance Afrobeat “Marry me” avec Wiz Ofusia (Wizboyy). Ce tube qui compte actuellement 3,1 millions de vues sur YouTube est un clin d’oeil de Roody Roodboy à l’Afrique en particulier et à la communauté internationale en général.
Cette année, le chanteur K-dilak a déjà sorti sa première collaboration “Balance it” avec la Ghanéenne Wendy Shay. De son côté, Darline Desca annonce la sortie de son album Fas a Fas pour le 15 de ce mois. Sur ce disque, on retrouvera une collaboration avec la chanteuse nigériane Lyanya.
À noter que cette liste non-exhaustive tient compte des invitations lancées par les artistes haïtiens aux artistes étrangers (à part Good Girl et Doudou an mwen) et non de toutes les collaborations entre haïtiens et étrangers.
Marckenley Elie
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