Le Centre de Réflexion et de Recherche sur la Migration et l’Environnement (CERREMEN) annonce 3 252 migrants-es reviennent de la République Dominicaine au cours du mois d’avril, et du coup appelle les deux États haïtien et dominicain à une gestion responsable du flux migratoire en toute dignité pour éviter l’augmentation des cas en Haïti.
Dans un communiqué de presse du 20 avril 2020, le CERREMEN demande à l’État haïtien de prendre des mesures visant à coordonner et contrôler l’accueil des ressortissant-e-s à la frontière tout en évitant les risques de propagation du virus. Des tests de dépistage, des assistances médicales et psychosociales doivent être fournis aux migrant-e- accueilli-e-s à la fois dans les postes-frontières officiels et dans les points de passage non-officiels, peut-on lire dans ce communiqué.
Le Centre de Réflexion en profite pour encourager L’État haïtien à fournir une prise en charge économique aux ressortissant-e-s retourné-e-s afin de garantir leur survie dans le contexte difficile de confinement, toujours selon le communiqué.
Entre-temps, le CERREMEN dit observer que l’État haïtien n’a aucun contrôle sur les migrant-e-s retourné-e-s dans les points de passage non-officiels partageant la frontière avec la République Dominicaine. Cela risque d’engendrer la prolifération de la maladie dans ces communautés.
Le Centre de Recherche, lit-on dans ce communiqué, dénonce la légèreté avec laquelle les deux États gèrent le flux important de migrantes et migrants haïtiens qui décident de retourner à la suite des conséquences liées aux mesures de confinement au moment où le COVID-19 est en pleine expansion en République Dominicaine.
Notons que les 3 252 migrants et migrantes enregistré-e-s par le Centre de Réflexion et de Recherche sur la Migration et l’Environnement au cours du mois d’avril, déclarent avoir subi l’exclusion et la discrimination. Ces migrants et migrantes déclarent avoir perdu leur travail, se sentent angoissé-e-s et stressé-e-s avec le confinement et ne bénéficient pas des assistances sociales du gouvernement dominicain, revenir en Haïti serait la solution la plus réaliste.
Jacky M. Fontaine