Ce n’est pas un secret pour personne que la croissance économique d’haiti dépend aujourd’hui absolument du dynamisme des PME, malgré des manœuvres politiciens faits semblant que des mesures adéquates seront prises, mais le problème reste et demeure jusqu’à présent.
De nombreuses interrogations restent encore sans réponse concernant le financement de cette catégorie d’entreprises ici en Haiti. Certains renvoient directement au thème de l’accès des PME au financement : quelle est l’importance du déficit de financement ? Quelles sont les PME les plus touchées par les problèmes de financement ? De quelles formes de financement manquent-elles le plus ? Quel rôle précis jouent les garanties pour consolider le financement des PME ? D’autres questions renvoient aux structures et à l’organisation du système financier haïtien : le financement des PME est-il dépendant du type de banques, de l’existence de techniques particulières de crédit mises en œuvre par les banques et les autres institutions financières, de la capacité des banques à transformer les fonds dans un contexte où les contraintes réglementaires se renforcent ? Est-il plus généralement dépendant de la capacité du système financier à financer à long terme ce secteur prioritaire de l’économie Haïtienne ?
Les outils habituels de la théorie financière ne permettent pas d’apporter des réponses à ces questions. Ils considèrent un ensemble d’options de financement qui ne sont en réalité disponibles que pour des entreprises plus grandes, pour ne pas dire pour une classe de mulâtre bien spécifique qui domine le milieu politique et économique haïtien depuis plus de 30ans. Les PME, de leur côté, sont largement dépendantes des banques privées et n’ont qu’un accès limité aux marchés financiers. La structure financière Haïtienne est considérée comme le résultat de la recherche de maximisation de la valeur financière qui guide le comportement des actionnaires.
Mais en réalité, peu de ces facteurs jouent un rôle dans la définition des stratégies financières des PME. La théorie financière considère ainsi l’impact sur les choix financiers et la disponibilité des fonds des conflits de pouvoir – entre actionnaires et créanciers ou entre dirigeants et financiers – qui ne sont pas ceux qui caractérisent les PME où la propriété et la gestion sont rarement séparées. Tout compte fait, seule la théorie de la disponibilité des fonds ou de leur rationnement aborde un problème central pour le financement des PME. Mais, au total, encore trop peu d’éclairages théoriques ou empiriques sont apportés à la compréhension des problèmes financiers de ces sociétés, et cela explique sans doute en partie que le sujet du financement des PME pourtant si souvent débattu soit en fait encore très méconnu.
Dans cette ligne d’idée, le propos de cet article est d’identifier les questions qui doivent être résolues pour améliorer la politique financière en Haïti et apporter des solutions. Ces questions peuvent être rangées en deux catégories, celles qui tiennent aux spécificités des caractéristiques économiques et financières des PME et celles qui tiennent aux particularités des structures du système financier Haïtien.
Cette catégorie d’entreprise présente des spécificités qui sont souvent à la source de réelles contraintes financières, les solutions de financement apportées par ce système financier laissant subsister pour elles ce que l’on appelle un déficit de financement. Ce déficit a un caractère structurel plus que conjoncturel, car ce la existe depuis très longtemps. Il est global et n’est donc pas attaché à telle ou telle forme de financement. Le choix des formes de financement est contraint dans cette catégorie d’entreprises par des facteurs particuliers qui sont précisément associés à la taille et qui déterminent les conditions de financement offertes par les banques et les autres investisseurs financiers.
Ces facteurs spécifiques communément reconnus – mais qui peuvent être plus ou moins présents selon les PME – sont la concentration relative du pouvoir et de la propriété et son corollaire, le souhait de préserver l’indépendance financière, la grande dépendance économique à l’égard des clients et des fournisseurs et la plus grande sensibilité aux structures des marchés de biens sur lesquels opèrent ces entreprises…………
Il est donc ici une toute petite description des raisons du déficit de financement associées aux particularités des PME avant de présenter celles qui tiennent à l’organisation du système financier Haitien dans un prochain article.
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