Un groupe de surveillance internationale a décerné une accréditation internationale à l’hôpital universitaire de Mirebalais. Ce centre hospitalier reçoit des internes et résidents notamment ceux en formation à l’Université de la Fondation Aristide (UNIFA). Myriam Caina Saint Juste et Vanessa Clerveau, deux jeunes médecins du département du Centre là où loge cette infrastructure médicale en ont profité pour livrer leurs impressions sur cette distinction.
“J’accueille cette nouvelle bien et avec beaucoup de joie mais aussi ça me fait reflechir parce que tous les hôpitaux universitaires du pays doivent en suivre l’exemple. Toutefois, vu les conditions dans lesquelles on travaille c’est loin d’etre arrivé”, a indiqué Dr Saint Juste. Elle tenait à souligner que pour qu’un hôpital soit accredité il doit subir une évaluation. “L’hôpital qui se dit universitaire doit travailler en respectant les normes”, précise-t-elle en disant que c’est pas ce qui se passe dans les hopitaux dirrigés par l’État haïtien.
Dans les hopitaux universitaires dirrigés par l’État haitien, selon ce que fait comprendre le médecin, c’est tout un monde de différence.”Il y a toujours un manque. On ne travaille pas dans de bonnes conditions. Les médecins font de leur mieux mais c’est insignifiant.Les médias doivent se pencher beaucoup plus sur ce qui se passe dans nos hôpitaux”, martèle-t-elle.
Selon Myriam Caina Saint Juste, il est frustrant dévoluer dans l’environnement dans lequel un Médecin haïtien travaille.”Être médecin, résident dans un hôpital universaitaire en Haïti ,on n’est pas rémunéré,on n’a rien à notre disponibilité”.
De son côté, Vanessa Clerveau ne s’étonne pas du fait que la formation qu’offre Zanmi La Santé soit à un niveau standard. “Pour Haïti c’est une super bonne nouvelle, j’en suis fière, même très fière. Espérons que cette formation reste sous la garde de ZL et qu’on ne donne jamais cet hôpital au MSPP(l’État), sinon ce sera la catastrophe”, déclare-t-elle.
Interrogée sur les dispositions du Ministère de la Santé Publique et de la Population de ne plus financer les internes, Vanessa Clerveau pense qu’il faudrait d’abord que le Ministère impose ses règles aux responsables des facultés de médecine en Haïti. Et, selon elle, les autorités du MSPP ne devraient pas oublier non plus que le fonctionnement des hôpitaux universitaires repose majoritairement sur les internes.”Pour une décision pareille, il faudra que l’état responsabilise les médecins de service et que chaque faculté à son propre hôpital, à ce moment, ils pourront donner des frais(misérables comme toujours ) aux internes”, a-t-elle ajouté.
Le secteur sanitaire haïtien même dans les conditions les plus exécrables accumule des notes plutôt positives à l’instar de cette certification de l’hôpital universitaire de Mirebalais.
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