Le coordonnateur général du syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA), Lionel Lazarre a révélé qu’aucune opération n’a été planifiée pour contrecarrer les gangs à Pétion-Ville hier vendredi. Selon ses propos, la décision d’envoyer les policiers sur place venait du responsable du commissariat de Pétion-Ville.
Dans une intervention sur la radio Magik9 ce samedi, le responsable du SYNAPOHA a expliqué les circonstances qui ont conduit à la mort des 4 policiers. Il en a profité pour revenir sur les blessures du cinquième agent qui était aussi de la partie. Selon Lionel Lazarre, ces agents avaient pour ordre d’aller secourir les habitants de Gwo Jan, Doko et Métivier hier vendredi 20 janvier 2023, qui étaient en difficultés à cause d’une attaque perpétrée par des hommes armés.
“Le Directeur Départemental Ouest 1, Serge Allan Jolicoeur nous a appris qu’aucune opération n’a été planifiée, il nous a dit que l’appel venait des habitants de la zone. Les policiers ont été pris dans une embuscade, au cours de laquelle deux d’entre eux ont été tués sur place”, a indiqué le responsable en précisant que la patrouille n’avait que 5 policiers face à 3 véhicules qui avaient près de 10 hommes armés chacun, et qu’ils n’ont pas eu de renforts, malgré le fait que les agents ont lancé un appel à l’aide.
Par ailleurs, il a souligné que les policiers affectés au commissariat de Pétion-Ville ont déploré la façon ignoble dont leurs confrères ont été victimes. Ils ont dénoncé les responsables qui ont mis en danger ces derniers. Cependant, d’après les détails qu’il a fournis, il a fait comprendre que les présumés gangs ont préparé leur assaut dans la nuit précédente, soit le jeudi 19 janvier.
Le coordonnateur du SYNAPOHA dit être indigné de constater que le Premier ministre n’a jusqu’à présent rien dit sur ce drame. En ce sens, il estime qu’il est impossible d’envisager l’organisation des élections alors que la situation sécuritaire du pays ne le permettra pas ainsi que le cas des policiers qui ne semble pas être important pour le chef du Conseil Superieur de la Police Nationale (CSPN).
Pour ce mois-ci, la police nationale d’Haïti compte déjà 8 policiers qui sont morts dans l’exercice de leur fonction. Stanislas Wikern, Octinal Gérald, Luc Elierzer, Cejuste Duckens sont ceux qui ont laissé leur vie durant cette opération dont Pascal Guillaume est sorti blessé.
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