Selon une enquête menée par le Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA) environ 50 policiers ont été tués par des individus armés. Ce chiffre s’étend sur la période allant du 1er janvier au 25 novembre 2022.
Dans une entrevue accordée à Mag Haïti, Lionel Lazarre, coordonnateur général du syndicat national des policiers haïtiens, affirme qu’en 11 mois, 50 policiers sont morts, assassinés par des bandits. Selon le syndicaliste, il existe parmi ces victimes des cas de règlements de comptes.
“Ils étaient la cible des bandits. Il y a parmi eux qui sont morts en mission, lors d’opérations de police. D’autres sont morts devant leur domicile et des fois, il s’agit d’un règlement de comptes“, nous explique-t-il.
Pour ce qui est des décisions prises au niveau du haut commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), il semble que l’assassinat de ces policiers en fonction est tout à fait normal pour eux, selon les propos du coordonnateur de la SYNAPOHA.
“Du 1er janvier 2022 au vendredi 25 novembre dernier le SYNAPOHA a recensé environ 50 policiers qui ont succombé sous les balles des bandits. Cependant, le haut commandement n’a pas trop réagi à ce sujet. Au niveau de la SYNAPOHA, nous sommes indignés à chaque fois qu’un policier est tué dans ces conditions“, dit-il.
Selon le syndicaliste, c’est un chiffre qui pourrait augmenter à l’avenir, tenant compte du record déjà enregistré et de l’indifférence des autorités policières face à cette situation.
Lionel Lazarre révèle qu’aucune enquête n’a encore été menée par la justice haïtienne pour identifier les coupables. “On ne oeut pas dire qu’ils ont retrouvé les vrais coupables de ces crimes. Si un individu est appréhendé avec l’arme d’un policier qui a été assassiné, on conclu que c’est lui le responsable, sans une enquête approfondie“, confie-t-il.
Selon les explications du numéro un du SYNAPOHA, certains policiers sont ciblés pour avoir arrêté des présumés bandits ; des individus qui sont souvent libérés après avoir soudoyé des cadres haut placés.
“Ce sont des individus qui ont été arrêtés et déférés devant la justice, mais qu’elle a décidé de libérer. C’est ce qui explique l’assassinat de certains policiers“, explique-t-il.
Le responsable critique la faiblesse de la justice haïtienne qui met en danger la vie des policiers, en libérant ces hommes. Il invite les responsables à prendre leur responsabilité, et d’agir avec conscience afin de punir les coupables.
Le coordonnateur général du syndicat des policiers haïtiens pense qu’il serait favorable pour que le haut commandement puisse résoudre les différents problèmes internes de la police nationale.
Parmi les revendications du SYNAPOHA, Lionel s’accentue sur la confiance qui doit régner au sein de l’institution policière. Il pense que les policiers doivent jouir des avantages sociaux, tout en exigeant un plan de sécurité du côté de l’État central.
Il pose le problème des équipements de la PNH et de l’utilisation de l’institution à des fins politiques, qu’il juge comme étant un élément qui déstabilise l’institution policière. “Il faut aussi équiper les commissariats des zones provinciales“, suggère Lionel Lazarre.
Le syndicaliste profite pour annoncer que le programme baptisé “chimen lekòl se chimen lespwa pou pitit polisye ki mouri nan egzèsis fonksyon yo” lancé par le syndicat va continuer et qu’ils travaillent au niveau de la SYNAPOHA pour soutenir les familles des policiers décédés dans l’exercice de leurs fonctions.
© Tous droits réservés – Groupe Média MAGHAITI 2022