Plusieurs centaines de personnes ont foulé le macadam ce vendredi 24 août 2018 devant les locaux de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA), pour demander aux instances concernées de faire la lumière sur les fonds PetroCaribe sous le regard attentif et vigilant des forces de l’ordre.
Etudiants, écoliers, professionnels, filles, garçons… Ils étaient de plus en plus nombreux en mi-journée à dénoncer ce qu’ils appellent le plus grand scandale de corruption en Haïti.
Pancartes en main, vêtus de maillots noires et blancs, les PetroChallengers demandent l’arrestation des dilapideurs du fonds PetroCaribe. « Nou pa zonbi, nou tout konsène, kot kòb Petrocaribe ap. Pou inivèsite a, pou lopital, pou lekol ak lavi nou », peut on lire sur une pancarte.
Plusieurs artistes ont répondu présents à cette initiative dont Brick, Izolan, Atròs, Atys Panch, Bélo, l’infatiguable Kébert Bastien, Gaëlle Bien-Aimé et Mikaben qui a été agressé verbalement au début.
Les manifestants ont exprimé leur colère face aux autorités haïtiennes qu’ils qualifient de corrompues. « Les autorités de la justice en Haïti sont stupides, et ne respectent pas nos vies. Nous n’avons pas un bon centre de santé publique en Haïti. Imaginez vous des personnes importantes du pays meurent faute de santé », relate un manifestant à haute voix.
Par ailleurs, des leaders politiques et figures publiques comme l’ancien candidat à la présidence Eric Jean Baptiste, l’ancien Député Arnel Bélizaire, et Pierre Espérance du RNDDH, qui ont voulu participer à ce sit-in ont été pourchassés dès leur arrivée a l’avenue Christophe. « Pèp la pran dosyel, nou pa bezwen lidè sousou », ont scandé les manifestants avant de chasser les politiciens.
Lancé il y a quelques semaines, le PetroChallenge affole la toile de plus en plus. Des photos avec le hashtag #KotKobPetroCaribeA circulent sur les réseaux sociaux avant que des pancartes, banderoles aborent les murs de Port de Port au Prince avec le Slogan “Kot Kob PetroCaribe a”.
A noter que le sit-in s’est déroulé sans grands dérapages ni intervention des forces de l’ordre. La foule s’est mêlée au bruit des cloches pour crier en chœur leur frustration. Une équipe de bénévoles s’occupait au fur et à mesure du nettoyage des lieux en ramassant les sachets d’eau. La mobilisation allait prendre fin vers les deux heures de l’après-midi.
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