En dépit des défis qu’elle a rencontrés sur sa route, Christella Pierre ne s’est pas laissée emporter par le vent du découragement. Aujourd’hui, on ne peut parler de coudre sans parler de ses doigts magiques. À chaque occasion, quel que soit le sexe, la taille, on fait souvent appel à cette jeune femme pleine de fougue.
Née dans la ville des Cayes, la styliste nous raconte qu’elle a hérité ce talent de ses parents, car depuis toute petite, elle a grandi dans une maison où les machines à coudre, fils, et tissus faisaient toujours acte de présence. De par son amour pour la couture, écrire et voyager sont les deux autres passions qui l’animent.
Mon amour pour la mode, je l’ai depuis toute petite, quand je me rendais à l’église ou à un mariage, j’étais toujours occupée à admirer les vêtements des invités. Je faisais ça afin de les reproduire dans ma tête, nous dit-elle.
Plus loin, l’ancienne élève du Collège Saint Jean des Cayes souligne le fait que ses parents n’avaient pas voulu ce métier pour elle, car ils la voyait comme une universitaire non comme une couturière. Depuis lors, son rêve était constamment menacé puisqu’elle avait arrêté de coudre pour venir étudier à Port-au-Prince.
“Je suis rentrée dans la capitale, plus de machines, j’étais obligée de m’arrêter. Ensuite, je me suis installée avec un cousin qui avait heureusement une machine du coup, j’ai repris mes activités en cousant uniquement mes habits et quelques uniformes“, explique-t-elle.
Après avoir décroché sa licence en Sciences administratif, elle a passé trois années sans toucher à une machine à coudre. Puis, vient le moment où elle a vraiment lancé sa carrière en collaboration avec une amie, ce qui a donné une collection jadis nommée “Karabewax“.
Après cette expérience, Christella s’est laissée guider par de nouvelles choses, il s’agit maintenant de vêtements d’anniversaires, de robes de mariages/robe de mariée/filles d’honneur incluant d’autres modèles uniques de vêtements. Elle précise que c’est grâce à ses clients qu’on peut parler d’elle aujourd’hui puisqu’à chaque fois, ces derniers ont pris l’habitude de rependre la nouvelle.
Pour ce qui est de son inspiration, elle ne saurait l’expliquer, mais pense que c’est un don venant de Dieu tout en mentionnant le fait qu’elle se laisse surpasser à chaque fois qu’un client lui confie un travail sans aucun modèle. Elle soutient également qu’elle regarde souvent les créations d’un grand styliste qu’elle suit sur les réseaux sociaux.
Malgré le fait qu’elle reçoit toujours des compliments pour ses différents travaux, la native des Cayes nous confie qu’elle n’a jamais atteint son paroxysme. “Il est rare que je sois satisfaite de mon travail même à 90 %. Je trouve toujours quelque chose à modifier. Mais, il y a un niveau de satisfaction que je dois atteindre pour remettre, celui où le client est totalement satisfait“.
Pour ceux/celles qui aimeraient pratiquer ce métier, la designer hautement appréciée de ses clients les conseille à le faire si et seulement si ils en sont vraiment passionnés, dans le cas contraire, elle pense que les bénéfices pourront les amenés à l’avidité au lieu du souci d’un travail impeccable.
“Moi je couds pour rendre les autres heureux, la couture, c’est ça, on aime, on le fait bien et cela va vous rapporter. Sans le demander, les gens vont parler de vous dans le domaine et en bien, c’est un grand univers où il y a beaucoup à apprendre, il y a de place pour tout le monde“, conclut-elle.
Achille Marie Mika