Par Amos ALEXANDRE (Lil Moss JF)
Si tout au long de l’histoire les formes d’organisation de la cité se diffèrent (clans, tribus, castes…), il est sans conteste que le mode actuel est l’Etat. Ce dernier désigne, au premier abord, l’autorité souveraine s’exerçant dans le cadre d’un territoire et d’une population déterminés ; ce qui fait qu’on ne saurait envisager une étude quelconque de l’Etat, qu’il soit haïtien ou autre, en dehors de l’influence incontestée et incontestable qu’il exerce ou peut exercer au niveau, tout d’abord, de l’ordre interne. Il s’agit dans ce travail de faire montre l’état de l’Etat haïtien, tout en voulant tenir compte du niveau de l’emprise supposée qu’il exerce. Ainsi faut-il admettre qu’il existe tout un ensemble d’exigences préliminaires à respecter pour pouvoir ajouter haïtien après avoir prononcé Etat.
Qu’est-ce qui permettrait de scruter une entité avant de la donner l’étiquette d’Etat ? Que devons-nous donc considérer comme principal pour pouvoir parler d’un Etat haïtien ? Ne serait-il pas une illusion de vouloir croire qu’il existe un Etat haïtien ? Comment devrait-on délimiter les éléments constitutifs de l’Etat pour que le travail puisse paraitre pédagogique ? Comment pourrait-on parler d’un Etat haïtien effectif, lorsqu’on constate toutes les dérives sordides que subit la société haïtienne sans que quelqu’un vienne à son secours ? En se disant Etat, ne devrait-on pas avoir une certaine décence et égard à l’égard de sa population ? En s’inspirant du lexique des termes juridiques, l’Etat est l’institutionnalisation de la société politique en une personne morale exerçant son autorité sur un territoire et sur une population. Ce qui fait quand on parle de l’Etat ici, on le confond surtout avec les organes décisionnels et institutionnels, spécifiquement l’Exécutif, car, selon cette même référence, la fonction exécutive est devenue une fonction d’impulsion, d’animation et de direction générale de l’Etat. Organe regroupant le président de la république et le gouvernement car, ce sont eux qui donnent le ton, veillent au respect et à l’exécution de la Constitution, à la stabilité des institutions, assurent le fonctionnement régulier des Pouvoirs Publics, la continuité de l’Etat, déterminent et conduisent la politique de la nation, selon Josué Pierre-Louis dans ‘’Haïti et ses Institutions’’.
C’est pourquoi, cette confusion ne doit pas être comprise sans intérêt ni abusive tout en précisant que l’Etat ne se résume pas seulement à l’Exécutif. Et, en raison des observations faites, il est judicieux de présupposer que l’Etat haïtien soit ensommeillé ou inexistant. De toute façon, il ne va pas être aisé de sérier l’Etat haïtien avec précision, relativement à la question de son sommeil ou de son inexistence, compte tenu de toutes les subtilités qu’on pourrait relever dans son mode de fonctionnement ; si fonctionnement y en a. Toutefois, il sera démontré que l’autorité de l’Etat haïtien est bafouée (I), parce que, d’une part, il n’inspire pas la confiance(A), ce qui fait que la population ne lui témoigne aucun respect, d’autre part (B). Il sera aussi démontré que la souveraineté, qui devrait être obligatoirement indivisible, bien que ce soit avec un bémol, est bifurquée (II), où on constate une partie entre les mains de l’Etat (A) et l’autre, entre les mains d’une catégorie autre que l’Etat (B). En démontrant tout cela, il sera incontestable de déduire que l’état de l’Etat haïtien est tout à la fois critique et chaotique, et, si on rencontrera encore la difficulté de dire avec précision s’il est ensommeillé ou inexistant, on détiendra tout de même des données pouvant nous rendre un peu certains qu’il est en coma, un état intermédiaire ou encore fr…
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Avril 2020