Dans une correspondance adressée au secrétaire d’État Américain, Michael R. Pompeo bientôt en mission en Haïti, l’opposition politique à travers l’alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti pose les conditions quant à la réussite de la visite de David Hale.
« Tout en continuant à prioriser la voie d’un dialogue utile et progressiste, nous voulons informer l’administration américaine que nous sommes très sceptique quant à la nature du prochain voyage en Haïti du sous-secrétaire d’État David Hale, dont le contenu de l’agenda nous est encore inconnu », a écrit l’opposition Politique.
« Nous voulons rappeler que nous nous sommes déjà soumis, de bon gré, à un exercice de rencontres avec différents émissaires américains, toutefois ils n’ont manifesté aucune volonté de comprendre la crise et la solution de sortie proposée par la société haïtienne », soutiennent les signataires de cette correspondance dont une copie a été remise à l’Ambassadrice des États-Unis en Haïti, Madame Michèle Sison.
L’opposition politique souligne qu’en effet, de la visite de l’ambassadrice Kelly Craft à nos jours deux (2) massacres se sont produits, celui du Bel-Air et celui de Mariani. De plus, tant aux Gonaïves que sur tout le territoire national des dizaines de leaders de l’opposition sont visés par des mandats d’amener, émis en marge de la loi. « À chaque manifestation des dizaines de personnes sont portées disparues », note l’opposition.
« Nous avons constaté que l’administration américaine s’est bien gardée de dénoncer l’absence de gouvernement en Haïti, depuis tantôt 8 mois. En effet, les États Unis continuent de coopérer avec un gouvernement inconstitutionnel, illégitime et démissionnaire. »
Par ailleurs suivant les opposants au régime de Jovenel Moise, de plus, le mutisme éloquent de l’administration Trump, face à la répression sauvage exercée sur la population haïtienne, nous étonne et nous préoccupe profondément.
« Il n’est plus possible de voir des dignitaires se murer derrière des arguments d’autorité, faisant ainsi fi de la corruption généralisée, du banditisme d’État et de la montée de la violence qui gangrène le pays », écrivent les opposants.
La note a communiqué les exigences fondamentales de l’opposition politique à savoir:
1-Le départ immédiat et ordonné de Jovenel Moïse;
2-Le procès des dilapidateurs des fonds Petro-Caribe et des coupables d’autres cas de corruption ;
3-La tenue d’une conférence nationale souveraine;
4-L’arrestation de tous ceux qui se sont rendus coupables de violation flagrante de la loi particulièrement celle des membres du simulacre de gouvernement en place;
5-La poursuite et la condamnation des auteurs des différents massacres tels que la Saline, Tokyo, Carrefour-Feuilles, Bel-Air, Miragoâne, Mariani, Shada et Nan banann;
6-La prise de mesures d’urgence en vue de soulager la souffrance de la population ainsi que des mesures de corrections financières immédiates;
7-La tenue d’élections générales libres, transparentes et crédibles après l’adoption de la nouvelle constitution.
« Nous voulons réitérer notre engagement en faveur d’un dialogue. Toutefois, dans la situation de répression généralisée actuelle, il ne nous est pas possible de tergiverser. Ainsi, nous conditionnons notre participation à un dialogue ou à toute autre forme de négociation à une définition préalable et claire de leurs tenants, aboutissants et contours. Nous souhaiterions que l’administration américaine, afin de favoriser le bon déroulement de la mission du sous-secrétaire d’État David Hale, veuille bien nous communiquer le contenu de l’agenda de ce dernier et préciser sa position par rapport à la crise avant la tenue de la rencontre officielle du 6 décembre 2019 », conclue la note.
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