Dans une lettre ouverte adressée à l’Ambassaderice des Etats-Unis d’Amérique en poste à Port-au-Prince, ce lundi 8 juillet 2019, la Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) dénonce l’ingérence américaine dans les affaires intérieures d’Haïti.
« Nous déplorons amèrement que vos déclarations tenues le 3 Juillet dernier en votre résidence, à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance nationale des États-Unis, aient chaudement été applaudies par quelques représentants de la classe politique, du secteur privé et de la société civile haïtienne, présents à cette cérémonie. En plus d’insulter l’intelligence du vaillant peuple haïtien, vous croyant dans un pays conquis, vous vous êtes permise de vous exprimer comme si vous intimiez l’ordre à des soumis », lit-on dans la note.
Par ailleurs, la COPAH dit noter aussi chez Madame Sison, Ambassadrice Américaine en Haïti, ainsi que comme tous ses prédécesseurs, une fâcheuse tendance à immiscer de plus en plus dans les affaires intérieures du pays. Selon ces pasteurs de la COPAH, alors que la majorité des Haïtiens exigent la démission de Jovenel Moïse pour son implication dans la dilapidation des fonds du Pétrocaribe, Michèle Sison exerce des pressions pour obtenir la ratification d’un premier ministre et le lancement d’un hypothétique processus électoral avec un CEP qui n’inspire pas confiance. Ce comportement est une violation flagrante de l’article 41-1 de la Convention de Vienne qui interdit aux diplomates de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un pays accréditaire.
La COPAH conclut en faisant des considérations sur le droit des traités entre les peuples du monde en précisant que si selon la convention de Vienne de 1961, « l’une des fonctions d’une mission diplomatique consiste à protéger dans l’État accréditaire les intérêts de l’État accréditant et de ses ressortissants, dans les limites du droit international »; au nom du droit à l’autodétermination des peuples, les haïtiens, de l’avis de la Conférence des pasteurs haïtiens (COPAH), sont appelés à résoudre eux-mêmes leurs problèmes, sans être soumis aux diktats d’aucune puissance. Il est temps de changer cette politique d’imposition, d’insulte et d’agression qui ne fait qu’accroître la misère et la souffrance du peuple haïtien qui veut entrer dans la modernité politique et économique et coopérer dans le respect avec les autres sans être assisté.
« Nous ne sollicitons pas votre intervention pour que monsieur Moïse démissionne, mais nous voulons que vous vous occupiez de vos affaires dans le cadre du strict respect du droit international pendant que les Haïtiens s’occupent des leurs, sans contrainte », affirme la COPAH.
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