Dans une note de conjoncture, les Évêques catholiques d’Haïti disent condamner avec vigueur l’assassinat de Maître Monferrier Dorval, Bâtonnier du Barreau de Port-au-Prince, ainsi que tous ces derniers assassinats par balles perpétrés dans le pays.
« Malheureusement cette réalité est devenue le quotidien de la population qui vit désormais sous le choc, le traumatisme, la colère, l’indignation, la révolte, l’inquiétude. Ce n’est pas seulement une atteinte extrême et grave à la vie, qui est ainsi banalisée, mais aussi à la justice, au droit, à la paix, à la convivialité sociale, au vivre-ensemble pour la construction d’une société juste, fraternelle, harmonieuse et pacifique », écrit la CEH.
La CEH proteste de toutes ses forces contre cette insécurité endémique, la violence des gangs armés qui gangrène le pays, sème la mort, le deuil, l’affliction, la désolation et la peur dans les familles. « Ces situations mènent Haïti tout droit vers l’abîme », dit-elle.
Les Evêques haïtiens se demandent, pourquoi les autorités et les forces de l’ordre restent-elles indifférentes, les bras croisés, sans rien faire ? Pourquoi le pays est-il livré aux mains des bandits et des assassins ? Cela ne peut plus continuer. « La population civile paisible n’en peut plus. Le peuple en a assez des discours creux, des promesses vaines et des enquêtes sans suite. Il veut et réclame tout de suite des actions concrètes et fortes pour éradiquer définitivement l’insécurité et l’impunité qui augmentent sa misère et le désespoir. Nous disons avec lui : Trop, c’est trop ! », Clame la CEH.
Si les responsables n’interviennent pas immédiatement, dit la conférence, nous craignons que bientôt il ne soit trop tard. « Le pays s’enfonce chaque jour davantage dans les ténèbres du marasme économique, de la souffrance, du désespoir. Il faut absolument un sursaut citoyen national, général, de toutes les forces morales et spirituelles du pays, sinon il va sombrer à tout jamais dans le gouffre. Et nous serons tous perdants, gouvernants et gouvernés », précise la note publiée ce lundi 31 aout 2020.