L’absence de plan national de gestion des collectivités met les mairies au pied du mur. La mairie de Port-au-Prince en est l’une des victimes. Elle attire l’attention sur la mauvaise gestion de l’Etat central et son inefficacité dans la décentralisation effective des services publics.
En guise de support, nombreux sont les tweets du porte-parole de la mairie qui arguent la situation dénoncée. Contacté par téléphone, le porte-parole Allwitch Joly élucide les faits reprochés:
“La mairie de Port-au-Prince s’est dôtée d’un plan d’action capable de refaire l’image de la commune et d’assister valablement les riverains. Toutefois, le manque de moyens l’empêche de répondre aux exigences qu’elle s’est fixée.
Elle ne reçoit aucun transfert de moyens de la part de l’Etat central,” laisse-t-il entendre.
Ceci dit, la marie de Port-au-Prince ne reçoit pas les assistances financières et techniques du Ministère de l’Intérieure et des Collectivités Territoriales, l’instance légale qui coiffe les administrations communales.
Le porte-parole renchérit en pressant sur autre point important comme le Service National de Gestion de Résidus Solides (SNGRS) à lui seul bénéficie de 33 % du bugdet du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales. Lequel budget avoisinait 1,72 milliard de gourdes pour l’année fiscale écoulée. En dépit de cette belle enveloppe, le SNGRS n’a pas 5 camions qui font la collecte d’ordure dans la commune de Port-au-Prince, martèle-t-il.
Loin de vouloir soulevé une polémique entre l’Etat central et la mairie de Port-au-Prince, le porte-parole veut seulement souligner des faits qui entravent la bonne administration des collectivités territoriales.
A son avis, le SNGRS est une instance de trop dans l’administration publique. L’Etat central devrait déverser les fonds alloués au SNGRS, dans les structures déjà existantes dans les mairies de préférence. Ce qui permettrait aux communes de s’autogérer avec efficacité.
Alors, le service des voiries de la mairie travaille péniblement. Peu de matériels adéquats, pas d’assistance, la mairie dans ses recettes fiscales déjà insuffisantes débousse par mois environ 9 millions de gourdes pour la propreté de la commune, précise-t-il.
Aussi, pense-t-il, les fonds de développement communaux ne devraient être gérés par le parlement, car, souligne-t-il, les parlementaires ne sont pas comptables de deniers publics. Autant de préoccupations légitimes, si la décentralisation doit être efficace et efficiente en Haïti.
Aussi scandaleux que ce soit, le port-parole affirme que si, en dépit des efforts gigantesques du service de la voirie de la commune, les déchets jonchent souvent la rue, L’Etat central en est fort responsable. Des membres du service de la voirie de la commune dispose de photos et de vidéos de certains camions du SNGRS qui déversent aux heures de nuits, ordures, saletés de toutes sortes dans les rues de Port-au-Prince.
La question de la gestion des déchets semble devenir plus politique, qu’écologique.
Or, la situation ne devrait être ainsi. Les institutions étatiques doivent collaborer pour satisfaire la population, en offrant un service public standard. La provenance ou l’ idéologie politique des acteurs ne devrait interférer sur la bonne marche des institutions.
Toutefois, la mairie, via son cartel solide et visionnaire, maintient ferme sa volonté d’assister pleinement ses riverains: Assistance sociale, construction communales de terrain multi-jeux à Fort Mercredi, aménagement de sites touristiques à Lakou Mouzen et aux Champs de Mars, sont des points qui figurent sur la longue liste des réalisations, en cours, conclut le porte-parole.
La mairie de Port-au-Prince n’est pas la seule à se plaindre de l’ineffectivité de la décentralisation comme le veut la Constitution Haitienne de 1987, et la loi de 2005 portant organisation de l’administration publique. Les prescrits légaux étant à points, les acteurs politiques se désappointent, la population en est la vraie victime.
Riduy Saint Louis.
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