Kay blan est le nouvel opus publié ce mardi 3 mai par le rappeur haïtien Wendy, dont les fans sont surnommés “Chinwa“. Annoncée la semaine dernière, cette musique a été réalisée en collaboration avec BIC tizon dife et la chanteuse Vanessa Desiré. Une approche conscientisante qui pourrait laisser penser que l’artiste songe à rentrer au bercail.
Dans un décor en accord avec le sujet débattu dans la musique, la vidéo “Kay blan” met sous le feu des projecteurs plusieurs lieux historico-touristiques dont l’emblématique citadelle Laferrière, les plages et tant d’autres merveilleux clichés de la gastronomie haïtienne. Tout semble indiqué que derrière cette vidéo, il y a un travail hautement professionnel, car les différentes images projetées sont complètement en accord avec les messages véhiculés.
Une musique en faveur de l’évolution sociale
“Kay blan” est une musique qui a le pouvoir de nous émouvoir et de nous transformer. Dans un pays déchiré par les différentes crises socio-politiques, cette musique peut avoir des effets mobilisateurs sur la société. À un moment où l’on se demande si la révolution est possible avec cette génération, à un moment où l’on voit de moins en moins de gens descendre dans la rue avec des pancartes pour protester contre le larxisme de l’Etat, le trio Wendy, Vanessa et BIC nous donne matière à réfléchir.
Alors que certains haïtiens qui vivent à l’étranger attendent l’évolution du pays avant de “penser” à y retourner un jour, “Kay blan” vient montrer que la bataille pour le changement du pays est la bataille de tout le monde. À travers cette chanson, Wendy montre que les immigrés qui constituent une part importante de la population et qui se heurtent parfois à la discrimination et au harcèlement, peuvent retourner au bercail pour faire le combite et changer les choses.
“Se pa lè pou nou kay blan” est une sorte de message adressé à tous les Haïtiens qui se trouvaient dans l’obligation de laisser le pays à cause de l’insécurité et des crises socio-politiques pour se rendre en terre étrangère en quête d’une vie meilleure. Le trio leur dit, que c’est le moment de rentrer au pays afin de trouver une solution à la crise multiforme. Vivant à l’étranger, personne ne s’attendait à un texte aussi engagé de la part de Wendy où il parle avec nostalgie de la culture haïtienne et du devoir de reconstruire le pays.
“Kay blan” est un moyen de transmettre des messages et des idéaux importants dans l’espoir qu’ils seront vraiment entendus et que le public tentera de provoquer des changements sociaux, politiques et économiques.
Un parolier hors du commun
BIC, chanteur et poète dans l’âme, fait une récapitulation dans son couplet de toutes les richesses que possède Haïti.
Ayiti gen 1327 km de côte ak 34 ti île, nou gen solèy nou gen van, nou gen lanmè, e tout ka itil. Nou sèl peyi sou planèt la ki ka fè mango fransik, nou nan achipèl des antilles, nou chita nan gueule golf du Mexique, santi bon koute chè e se sèl an Ayiti ki gen pi bon vetivè, kleren nou an pi ke vodka, ou pa kwèm al goute yon ti vè, nou son bann afriken ki gen foli li nan koran.
“N ap pèdi tan pandan canal du vent ka bay tout karayib la kouran, se nou ki gen pi bon manje bio, pi bon tè pi bon kafe, pi bon kakawo, pi bon legim, pi jon diri, pi bon lalo, pi bon lakou, pi bon tabou poun tatawo, epi vil chadonyè gen pi bon rezin sou latè sa vle di nou ka fè bon diven, divès kalite pwodwi tankou lwil maskreti ka ede Ayiti sispann penpennen, si nou ki bay libéte ee, se nou ki enpire fyète , nou gran, nou bèl, se nou ki gen bote, klima nou an bon ke tout kote te te, sou richès nou pou nou konte, lanmou avèk fratènite, diaspora se lè poun antreeee“, Telles sont les paroles de BIC dans Kay Blan.
Par ailleurs, il se peut que le rappeur annonce son retour en Haïti; un retour qui serait probablement triomphal, vu l’attente qu’il y a du côté de ses fans.
Dans la vidéo, un calme qui cache un désir puissant se lit sur le visage de Wendy, un BIC toujours le même, une Vanessa plutôt simple, mais bien à sa place ; bien dans sa voix mélodieuse et son rôle de chanteuse tout en accompagnant les danseuses habillées avec des habits traditionnels, mettant en valeur la culture haïtienne.
Bethaida Bernadel
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