À moins de 24 heures de la date butoir du 7 février, Haïti est toujours incertain à une issue favorable à cette crise sociopolitique qui déchire la nation depuis trop longtemps. En résumé, nous vivons sous un régime de facto incompétent et corrompu. Le Parlement est caduc, toutes les institutions publiques sont paralysées, la justice est à genoux, la Police Nationale d’Haïti est dépassée par les événements et Ariel Henry et ses alliés s’accaparent du pouvoir comme si c’était un héritage. Personne ne peut parler de légitimité actuellement, pas même les 10 sénateurs qui constituent le Sénat actuellement et ce, même s’ils ont trouvé un accord avec le Premier ministre de facto pour les avantages de l’État haïtien pour encore un an, alors qu’ils ne sont d’aucune utilité.
Pendant ce temps, la population est aux abois, l’insécurité devient de plus en plus inquiétante, les gangs armés prennent de l’espace et gagnent en confiance, une grande partie de la population continue de fuir ce pays maudit. C’est le chaos total!
Mais dans ce chaos, des organisations politiques et de la société civile se sont regroupées (Accord Montana) pour proposer pour la première fois de l’histoire d’Haïti, une alternative ou une transition politique qui reflète le choix de ces structures à travers un processus d’élection transparente. Le conseil National de transition, qui comprend les délégués des organisations de bases et de partis politiques, a voté pour Fritz Alphonse Jean comme Président Provisoire, 25 voix pour et 15 contre, et Steven Benoît comme Premier ministre, 26 voix pour et 14 contres.
C’est la seule alternative concrète qui existe actuellement pour sortir Haïti de l’impasse et essayer de reprendre les rênes du pays, car le pays n’est pas dirigé. Nous avons le choix de soutenir les résultats de l’accord du 30 août (Accord Montana), de corriger ses faiblesses et respecter le choix des organisations sociopolitiques, ou de croiser les bras et assister aux manœuvres politiques du PM de facto, Ariel Henry, qui n’a plus rien à faire dans ce poste le 7 février à minuit. Le docteur, nommé par un simple tweet quelques heures avant l’assassinat de Jovenel Moise a un grave problème de légitimité et fait face à des démêlés avec la justice dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ex président.
Soyons sérieux, même si Ariel Henry bénéficiait de l’appui du Core Group et d’une partie de PHTK, le PM de facto ne pourrait pas résoudre le problème de l’insécurité pour organiser des élections crédibles. Ce processus de désarmement va prendre des années. Aussi, il ne fera pas l’affaire de certains politiciens et hommes d’affaires qui ne misent que sur la violence et la corruption pour prendre le pouvoir. Cette transition de rupture ne peut se faire avec le docteur Ariel et son gouvernement bourré d’incompétents.
Nous n’avons pas d’autres choix que de se diriger vers une transition qui aura pour mission de pacifier le pays et organiser les élections. Par contre, nous ne soutenons sans retenue l’accord Montana ou l’élection de Fritz Alphonse Jean et de Steven Benoît à travers cet exercice démocratique, les deux hommes ont leur passif politique… mais en résumé, nous n’avons pas d’autres initiatives solides à l’horizon.
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