De plus en plus, le service public sanitaire que nous offrons à nos citoyens haïtiens est malade. Tant les infrastructures n’existent pas tant le personnel médical qui devrait couvrir le territoire manque. Le résultat est horrible. Dans certains endroits, il y a le bâtiment de l’hôpital inhabité par médecins et patients. Dans d’autres cas, ce sont les infrastructures sanitaires qui font faux bons et empêchent aux professionnels de la santé de soigner leurs patients.
L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) qui, sur le point du nom, représente le plus grand centre hospitalier du pays vit depuis des années une situation pathologique. Les grèves répétées du personnel réclamant de meilleures conditions de travail, les médicaments non disponibles dans la pharmacie de l’hôpital et les problèmes causés au non-achèvement des travaux de constructions du nouvel édifice lancés depuis des années empirent l’atmosphère.
Avec un tel panorama, l’offre sanitaire en Haïti devient dispendieuse. Les hôpitaux privés arrivent au chevet des patients qui peuvent payer. Récemment, la mère d’un artiste connu a dû rendre l’âme en ayant quand même arrivé à temps dans un hôpital privé. Il y a 8 ans, l’illustre Professeur Jean Anil Louis Juste rendit son dernier soupir dans un centre hospitalier qui attendait à prendre contact à la personne responsable capable de répondre pour les frais.
C’est triste de voir mourir à petits feux un proche pour une affaire d’argent. Plus d’un se concentrent à faire appel, quand ces cas se présentent, au serment d’Hypocrate qui allège les médecins à donner soins avant quelconque rémunération salariale.
Combien sont les femmes aux douleurs de l’accouchement intouchées par médecins sur son lit d’hôpital? Combien sont les patients dont un médicament lui a été administré mais malheureusement il n’en dispose pas de frais pour se le procurer? Que dire des souffrants de maladies chroniques qui doivent périodiquement prendre une médication rare dans nos pharmacies?
Les questions sont infiniment longues et pertinentes. Tandis que le Ministère de la Santé Publique et de la Population fait face aux faux médecins qui envahissent le territoire avec des programmes de clinique mobile, et aux médicaments en vente illégalement dans les rues, le système sanitaire n’absorbe cependant ni médecins qualifiés ni patients graves et moins graves.
Haïti, un pays dont le taux d’inflation monte vertigineusement doit avoir un système de santé solidaire. Une santé abordable par tous et au profit de tous. Sinon, que vaudra notre vie si nous devrions payer gros pour notre santé quand toutes les conditions réunies nous font malades?