Quel est le rôle de l’international dans la crise haïtienne ?que valent les prises de positions d’un membre ou de tous les membres de ces ambassades formant le Core Group dans un communiqué paru à un moment M sur la crise ? Les acteurs locaux constituant les forces en présence dans la crise cherchent-t-ils tous les bonnes grâces de l’international ? Le blanc a-t-il réellement le contrôle des acteurs politiques et de tous les groupes généralement quelconque qui interviennent dans la crise fragile que nous vivons depuis des lustres ?Ces questions légitimement posées orientent une véritable problématique pour les analystes qui se donnent la peine d’étudier dans une perspective d’un dégagement de compréhension de la situation socio-économico-politique dans le pays. Haïti est un pays, dit-on, indépendant mais en train d’être piloté par une communauté internationale dans des affaires internes intimes relevant de sa souveraineté.
Dans l’Antichambre des pouvoirs, cette dernière décennie, des interdictions de briguer certaines fonctions au sein de notre Administration Publique sont émises par des acteurs de l’international contre des haïtiens. En effet, au niveau de la Police Nationale d’Haïti (PNH), du recrutement d’un policier jusqu’à la gradation des agents policiers voire même dans certaines opérations de routines, la représentation internationale se fait sentir de manière imposante. Que dire de l’appareil électoral haïtien organisant nos élections qui ne sont dans la plupart du temps que bonnes pour nous-mêmes. ? Celui-ci est entièrement sous contrôle des impériales. Cette même tendance de subir les lois de l’international s’aperçoit dans les boites publiques chargeant de la finance et de l’économique pour le pays comme la Banque de la République Haïti (BRH) et le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) obéissant aux quatre (4) volontés de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) ou du Fonds Monétaire International (FMI).Cela nous suit même que le blanc de la BID et du FMI nous fait ingurgiter la dose même quand le contexte et la situation évoluent dans le pays.
Haïti se trouve emprisonner pour de bons des volontés de l’acteur international. De nos jours, tous ceux qui s’engagent dans un niveau ou un autre à combattre au bonheur d’Haïti, sait que sans l’approbation du blanc rien ne se passera pas. Que de luttes avortées par des menaces d’annulation d’un visa ou sous pression d’éventuelles poursuites judiciaires pour une infraction commise sur le territoire d’un pays impérial. Le leadership haïtien s’apetisse. Il se rabaisse aux pieds du blanc à l’encontre de l’idéal de bravoure, d’indépendance et de souveraineté tirée de l’épopée de l’armée indigène en 1803.
La conjoncture a pris un tournant. Le blanc vient de se positionner sur les dossiers en rapport respectivement au massacre de la Saline et de la dilapidation des fonds petrocaribe. Si plus de (7) mois s’étaient passé et les victimes de la Saline disséminées dans toute Haïti fuyant leur logis dans ce quartier sans l’espoir de justice vivotaient au mépris des dirigeants de leur pays, une voix s’élève. La prise de parole de l’une des plus importantes personnalités de la planète à savoir le Secrétaire Général des Nations Unies sur le dossier est un indicateur non négligeable d’un éclairci à venir à l’horizon. Dans la même veine, petrochallengeurs ou simples assoiffés de justice ont trouvé comme un oasis dans un désert un allié considérable. L’Organisation des Nations Unies (ONU) dit ce qu’il fallait, que la justice haïtienne active les procédures. Les bourreaux de la Saline comme ceux des 4.2 milliards de dollars dans le cadre des fonds petrocaribe auront un sommeil troublé.
Ce support du blanc au peuple haïtien victime est précieux à un moment ou ceux qui sont au pouvoir se sentaient tant rassurés d’un support inchangeable de l’international. Un tournant acquis grâce au précieux travail effectué par les défenseurs de droits humains. Quand le blanc danse sur le même ton que la majorité, ça ne mérite que de l’endurance. Sa présence ou son ingérence ne sont-t-elles pas devenues tant naturelles ?
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