L’année législative 2019 a démarré le deuxième lundi de janvier à l’Assemblée Nationale. Tel que prévu par la constitution, à cette séance solennelle le Président de la République, Jovenel Moïse et le Premier Ministre Jean Henry Céant, étaient invités à faire respectivement l’État de la nation et le bilan du gouvernement. Cet exercice, comme aux années antérieures, a été effectué en présence des perconscrits des deux chambres.
Tout de suite après l’assemblée Nationale d’ouverture de la première session législative ordinaire, le cap a été mis sur l’élection de nouveaux bureaux pour chaque chambre. Le mandat annuel des anciens bureaux est arrivé à terme. Ainsi, Carl Murat Cantave, Sénateur de l’Artibonite élu sous la bannière du parti politique Ayiti An Aksyon (AAA) devient Président du Sénat de la République. Et, Gary Bodeau a été plébiscité par ses pairs en briguant un deuxième mandat en tant que Président de la Chambre des Députés.
Ces nouveaux bureaux ainsi que les membres de chacune des chambres ont le défi de rédorer le blason de cette législature. La cinquantième législature n’a-t-elle pas l’impérieuse obligation sauver sa présence à cette dernière année ? Comme dans un match de football, le temps qu’il reste à encourir par les députés et le tiers des sénateurs qui partiront à l’issue de cette année vaut de l’or. C’est le temps de prolongation.
Les parlementaires de nos jours sont perçus comme des jouisseurs, des hommes et femmes d’État qui abhorrent les ministères en tirant du trésor de l’argent en fuyant leurs responsabilités de contrôler et de légiférer. Les salles de séances sont vides. Les mandants s’absentent de leurs circonscriptions. Très peu des 119 députés et 29 sénateurs ont une opinion publique sur des sujets d’intérêts publics.
Le rôle du parlement se trouve vital pour la démocratie. Il est l’institution privilégiée dans le contrôle de l’action gouvernementale. C’est le parlement aussi qu’il incombe la charge de légiférer sur divers aspects de la vie sociale. En Haïti, les dernières législatures successives ont quasiment échoué. Combien de lois ont été adoptées au cours d’une législature d’entre les trois dernières ? Plusieurs secteurs attendent un cadre légal pour évoluer ou étendre son champ d’action. À titre d’exemple, les instances financières souffrent de l’absence de normes favorisant le commerce et les échanges globales électroniques .
Face à ce constat, la cinquantième législature dont le mandat prendra fin en septembre 2019 se doit de marquer le but de la victoire. Elle doit au jour le jour se renforcer dans le contrôle et avancer sur la législation. La réélection d’un parlementaire sera-t-elle mesurée à autre aune que celui-ci ? Sinon, comme les législatures précédentes, l’on retiendra peu de choses de cette cinquantième .
© Tous droits réservés – Groupe MagHaiti 2019