Une situation de panique causée par des affrontements de gangs armés est constatée au Centre ville plus précisément dans les quartiers de Rue des fonds forts, Rue des Cesars, Rue Dr Aubry ( Bel-air) et de Sans Fil, Maya (delmas 18) ce lundi 31 août 2020, vers les 6h30 pm.
En effet, une exode d’habitant de ces quartiers est constatée à Lalue, à Poste marchand et au Champs de Mars où des détonations d’armes automatiques se font entendre. Des personnes paniquées voulant échapper à tout prix à la fureur de ces gangs qui investissent des quartiers susmentionnés pour semer le cahos.
Mis à part les taxi moto, les moyens de transport ne sont pas légion à cette heure de pointe dans la zone. Alors que quelques courageux prennent à pieds la route, une camionnette arrive; une foule compacte bondit à sa rencontre, essayant de trouver une place pour se soustraire au danger qui les guette.
Tant bien que mal, 14 adultes et 11 enfants parmi eux un bébé s’installent dans le minuscule tap tap à Poste marchand.
Entassés comme des sardines, des passagers munis de sacs d’école bourrés d’habits témoignent de leur calvaire.
Un enfant de 11ans explique qu’il se rend à Silot chez des proches. Il est le seul à connaître la route menant au lieu de destination du groupe. “Mte konnen yo tap vini, gen yn moun ki te di nou sa men yo pat kwèl, men konya neg ak zam yo debake, yo fè tout mesye ki gen zam nan katye a voltije anba bal manch long”, déclare t-il.
“Nèg lasalin yo ki atake mesye dèyè lakwa a yo” ajoute t-il.
A coté, le bébé habillé d’une simple barboteuse, sans couche et pieds nus est drapé dans un simple morceau de tissu. Dans son innocence, il ignore le côté tragique de la situation.
Sa maman a quelques place de là, trop encombrée et n’arrivant pas a le porter le laisse a un autre passager. Elle déclare qu’elle habite certes dans un ghetto mais affirme que ce qui arrive est une première. “Ils brûlent des maisons, pillent et tuent. Nous nous sommes échappés de justesse” avoue t-elle.
“Depi aprè atak 4 novanm 2019 la, nou pa janm anpè”, soutien t-elle, suivi d’un grand soupir.
Les voitures refusant les routes ciblées créent un embouteillage monstre à l’artère principale de Nazon. Quelques enfants accablés par la chaleur et la peur pleurent. La situation est identique à plusieurs autres endroits, des habitants apeurés quittent tout pour sauver leurs vie et ceux de leurs proches.
Les résidents des zones touchées accusent le groupe G9 en fanmi et alliés et le dénommé “Barbecue” d’être en cause dans ces luttes armées. Selon un bilan partiel d’une station radiophonique, pas moins de 12 personnes auraient déjà perdues la vie et plusieurs maisons brulées lors de ces affrontements. Tard dans la soirée du 31 août, beaucoup de personnes étaient encore dans les rues notamment au champs de mars.
Dans cette lutte inégale, qui aura le dernier mot ?
Eleine E. Jn Pierre