Sa couleur de peau n’a jamais eu d’emprise sur son amour pour Haïti. Sa représentation du pays se base toujours sur la fraternité et jamais sur la désunion. La preuve: il prêche l’amour quand la haine triomphe, l’espoir quand les jours sombres surgissent. Avec l’album “1804 – libération” il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique haïtienne. 16 ans plus tard, l’artiste conserve la même idéologie.
Christopher Laroche dit Freedom n’a pas changé de voie. C’est un artiste singulier qui irradie une profonde humanité. Pour lui, prêcher l’union est un style de vie, voire un sacerdoce. Dans une interview avec l’animateur Carel Pedre à l’occasion de “Okap takeover”, il avait confirmé sa philosophie. “Je fais de la musique pour inspirer les gens à marcher ensemble“, avait déclaré Christopher. Et ce sont bien plus que de simples mots.
C’est en 2006 qu’il a fait son apparition avec un album qui allait marquer toute une génération. Après avoir évolué en tant que DJ, il avait enfin trouvé le chemin qui a fait de lui aujourd’hui un artiste qui milite au nom de la liberté. Freedom, c’est chanter pour libérer. D’ailleurs, “Ayibobo” une musique libératrice qui se trouve en première position sur l’album “1804: libération”, peut en témoigner.
À travers cette musique l’artiste avait décrit la situation que connaissait le pays. Sortie en 2004, cette chanson avait vu le jour dans un contexte socio-politique particulier avec notamment une hausse de l’insécurité. Pour l’artiste, c’était le moment de mettre fin à ces querelles.
Anpil tan n’ap goumen e anpil ke lit la kòmanse men li lè pou l fini mesye nèg fatige men Ayiti…
Sur cette chanson l’artiste a exprimé son ras-le-bol. Pour lui, la paix et la sécurité étaient une priorité, car le pays était invivable. “Sa fè anpil tan, chak jou ou leve nan lavi di priye Bondye silvouplè fè pwoblèm sa a pati pil tan, dife sou lari nou pè sòti fè m pè fè pitit pou l pa jwenn kote pou l grandi“.
18 ans plus tard, l’époque a changé, mais la situation reste la même.
Écoutez gratuitement l’album “1804 – Libération” sur Soundclound!
“Sove peyi mwen” est l’un des titres les plus populaires de cet album. C’est une mélodie conscientisante qui pourrait figurer dans le top des meilleures musiques haïtiennes de tous les temps. Elle est une source d’énergie révolutionnaire à l’instar de “Delivre” qui est le deuxième morceau à figurer sur le disque.
Ecouter “Twou bwa kayiman“, c’est retourner à la source. Là où tout a commencé. C’est se remémorer la lutte des esclaves qui ont arraché la liberté au péril de leur vie. Plus de 200 ans après, Freedom avait eu la clairvoyance de nous faire voyager dans le passé. Comme il l’avait dit à la dernière édition de “Okap Takeover” : “J’aime chanter des musiques qui peuvent donner de la force et qui ont une raison”.
Pour Christopher Laroche, liberté et Union vont de pair. Après une longue période de pause, soit 8 ans après la sortie de son premier album, il avait fait son come-back avec “L’union” une musique qui prêche le vivre-ensemble. “L’Union e “l′union fait la force,” se vre Chante pou l’union, e “l′union fait la force” vre Sa se nou ki te kreye l”.
À rappeler que cet album a vu le jour en 2006, soit quelques années après l’ère du Président Jean Bertrand Aristide dont le gouvernement avait un bilan sombre et un impact inquiétant sur la situation du pays. “1804: libération” est un album d’un très bon calibrage, avec beaucoup d’efforts et de dimension dans les chansons.
Freedom ne fait pas que dénoncer la misère et l’injustice. L’artiste s’implique aussi dans de nombreuses oeuvres caritatives. Actuellement, il travaille sur un projet pour combattre l’esclavage moderne. Un projet qui parlera de la façon dont les humains doivent vivre. “Je ne fais pas de la musique pour de l’argent, mais pour inspirer les autres“, déclare l’artiste.
Christopher Laroche représente l’un des rares patriotes dans l’industrie musicale haïtienne. C’est une légende vivante!
© Tous droits réservés – Groupe Média MAGHAITI 2022