Le forum sur le dialogue national lancé par la primature cette semaine a fait des vagues. Loin de son but poursuivi, le forum a connu des remous par rapport aux commentaires effectues par le premier mandataire de la nation. Sans langue de bois, Jovenel Moïse a confessé son insatisfaction au regard de l’assistance. Une flèche, selon plus d’un, à l’égard du Premier Ministre, Jean Henry Céant. D’où un malaise au plus haut niveau de l’exécutif. Qui provoque ce différend entre les deux têtes de l’exécutif constitutionnellement d’Haiti? D’aucuns pensent que les raisons sont les causes ayant permis au Notaire de briguer le poste laissé vacant par Jack Guy Lafontant à la suite des événements troublants du début de juillet 2018.
Céant a-t-il eu les coudées franches en vue de diriger la primature, de mener l’action gouvernementale et fondamentalement de gérer une équipe gouvernementale ? Le gouvernement a pris fonction le 17 septembre 2018. Comme son prédécesseur, Jean Henry Céant et son gouvernement font face aux grands défis majeurs de notre société. Les paramètres économiques sont au rouge, la situation sécuritaire s’est accélérée et la vie sociale globalement en Haïti devient de plus en plus pénible. En tout et aux détails prêts, Céant et son gouvernement n’ont rien changé. Les crises prennent de l’ampleur. Rien qu’en ce début d’année, deux semaines ont été caractérisées par une crise due au rationnement du carburant et le dollar s’accroit au point qu’il vaille 81 gourdes.
En vue de sortir du tourbillon politique de la fin de 2018 marqué par les manifestations du 17 octobre et les jours de grève de novembre, le Président Jovenel Moïse a fait choix de son Premier Ministre pour entamer un processus de dialogue. Soulignons que la présidence en début de l’année 2018 avait déjà lancé les États Généraux sectoriels de la nation. Jovenel Moïse par cette initiative a mis le double en vue d’attirer ses opposants vers lui. En laissant cette tâche à son Premier Ministre, le Président a intelligemment envoyé l’ex-Maire des Cayes, Jean Gabriel Fortuné, en aide pour aplanir le terrain de dialogue. Quel sens à ce geste? Céant ne devait-il pas demander ses termes de référence ? Les jours ont passé et arrive ce mois de janvier. Comme au seuil de toute année, il a fallu commencer avec une initiative nouvelle. Ainsi, la primature a-t-elle organisé ce forum.
Par méfiance et par mégarde, Jovenel Moïse a avoué n’être pas satisfait du dialogue. Il souhaite voir les opposants les plus farouches à son régime dans le dialogue. Céant a certainement aux dires des membres de l’aile dure de l’opposition contacté tout le monde mais impuissant de les réunir autour d’une table de dialogue. La raison? Pour ces opposants, Jovenel Moïse est l’irritant et doit avoir sa démission comme gage d’un dialogue réussi.
Jovenel Moïse sait qu’il ne peut avoir le gratin du secteur politique à une table de négociation. Il le demande à Céant qui, lui aussi, ne dispose pas de moyens. Dans ce jeu de chien et de chat, chacun met en avant son pion. Céant après l’aveu du Président à travers une intervention son porte parole indique n’avoir pas bien géré cette parole de ce dernier. En personne, Jean Henry Céant, vingt quatre (24) heures après s’est rendu à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) afin de s’enquérir du rapport sur Pétrocaribe. Une démarche qui vaut son pesant d’or dans ce contexte. Les partis pro-PHTK (clans du Président ) se sont exprimé dans la presse sur leur refus de participer au dialogue de Céant.
À bien analyser, la résolution de la crise multiforme du pays n’est pas pour demain. Les egos des uns et des autres s’enfonce. L’État au plus haut niveau est en déconfiture. l’espoir de plus d’un se noie dans cette Haïti en 2019.
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