Sélectionné parmi les 170 films retenus pour le plus grand Festival du cinéma africain, Agwe a remporté le prix Paul Robeson pour la catégorie des diasporas. Pour Samuel Suffren, ce nouvel exploit accompli en terre africaine n’aurait pas pu voir le jour sans l’histoire inspirante de son père.
Dans une entrevue accordée à MagHaïti, le cinéaste haïtien s’est estimé très heureux de décrocher ce Prix qui a une valeur de 2 000 000 de Franc (FCFA) au Burkina Faso (Ouagadougou), et n’a pas raté une seule occasion pour honorer son patriarche.
“C’est un honneur pour moi d’avoir un prix en Afrique, parce que c’est toujours bien d’être reconnu chez soi. Pour moi, c’est une chose importante, je dédie ce prix premièrement à mon père parce que l’histoire découle de sa vie, et à toute l’équipe”, nous a-t-il dit.
Le court-métrage de 17 minutes du réalisateur Samuel Suffren a encore fait sa preuve dans la 28e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de Télévision à Ouagadougou (FESPACO). Cependant, le film a été dans plusieurs autres festivals d’où il a reçu plusieurs Prix en 2022. Il a été au 75e Festival du film de Locarno en Suisse, au Festival international du Film Black de Toronto (Canada), Nouveaux Regards Film Festival (Guadeloupe) et autres.
En essayant de comprendre la raison pour laquelle Suffren a choisi de réaliser ce court-métrage sur la migration haïtienne, on a pu découvrir non seulement l’histoire du rêve américain que son père chérissait, mais aussi l’attention soutenue qu’il a eu à l’égard du personnage principal de son film, Myrlande.
“Je me suis intéressé à ce sujet parce que mon père avait pris le bateau en 1981, je parle de son histoire pour créer une œuvre fictive, mais en vrai dans ce travail, j’étais plus intéressé à la personne qui est restée. La personne qui reste souffre autant que celle qui part“, explique-t-il.
Ce qu’il a fait d’ailleurs en montrant les péripéties de Myrlande qui s’est décidée dix ans plus tard à se tourner vers le dieu de la mer “Agwe”. Tout en étant ravagée de n’avoir pas eu de nouvelles de son amant 10 ans après, ce qui selon leur code devait prendre 10 jours.
En outre, le directeur de KitMédias confie que beaucoup de ses projets relèvent de son vécu. C’est-à-dire qu’en tant que cinéaste, il façonne ses œuvres d’art tout en se basant sur son histoire personnelle.
Achille Marie Mika
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