Ce mardi 19 janvier 2021, plusieurs dizaines de protestataires ont défilé devant la demeure du Premier ministre, Joseph Jouthe, en signe de protestation contre le climat d’insécurité qui sévit dans le pays et plus précisément dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
Les cas de kidnapping se multiplient à grande échelle à Port-au-Prince. Après l’enlèvement de l’entrepreneur Mike Bellot et celui de la jeune chanteuse Joana Dorcéus, comme annoncé, certains membres de la population indignés ont foulé le macadam pour cracher leur colère et exprimer leur ras le bol.
Les protestataires ont non seulement livré leurs messages à la presse et aux forces de l’ordre mais iont aussi laissé une correspondance au chef du Conseil Supérieur de la Police Judiciaire (CSPN).
L’économiste Etzer Émile qui est l’un des initiateurs du mouvement, en a profité pour lancer un appel à tous les Haïtiens pour qu’ils s’impliquent davantage dans cette lutte contre l’insécurité. Selon l’économiste, les ravisseurs ne font exception de personne et les autorités ne se sentent pas trop concernés puisqu’ils sont eux-mêmes en sécurité et connaissent les bandits.
« Ils sont tous dérangés, frustrés et révoltés, mais ils sont gouvernés par la peur. Ils ont peur des gaz lacrymogènes, des balles et même d’être kidnappé aujourd’hui, c’est ce qui explique l’absence de bon nombre de citoyens au Sit-in», a regretté Etzer Émile. Il a poursuivi pour expliquer le cynisme du président Jovenel Moïse, en se référant à son discours prononcé en début d’année, qui faisait croire que ses trois priorités sont la constitution, les élections et l’électricité. Pourtant, les tourments de la population sont la misère et l’insécurité.
Par ailleurs, les proches et amis de Joana Dorcéus ont protesté ce matin, à Canapé-vert en vue d’exiger la libération de la jeune chanteuse. Une situation qui a paralysé les activités de la zone pendant la première moitié de la journée. Les familles qui disent n’avoir reçu aucunes nouvelles de Joana, ont poussé un cris de détresse aux autorités et aux ravisseurs, implorant leurs faveurs.
La mère de Joana en pleurs a crié pour la libération de sa fille en s’attristant de l’état de santé de la grand-mère de Joana, agée de 81 ans, qui souffre de l’absence de celle qui prend soin d’elle depuis un bon bout de temps.
Ils sont dans l’incapacité de manger ni de dormir. Ils ne supportent pas cette souffrance, a confié la mère de la jeune femme qui a avoué regretter d’avoir voté pour Jovenel Moïse aux élections de 2016.