Port-au-Prince, le 17 janvier 2021._ A la dernière nouvelle, le syndicat des ambassadeurs des pays dits amis d’Haïti (Core Groupe), composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, se dit inquiet suite à la publication le 26 novembre 2020 du Décret portant Création, Organisation et Fonctionnement de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) et du Décret pour le renforcement de la sécurité publique. Le Core Groupe a fait part de son inquiétude à travers une note de presse publiée le 12 décembre 2021.
A la fin de l’année 2020, un officiel américain a affirmé que les Etats-Unis prennent note avec inquiétude de l’érosion continue de la démocratie en Haïti, après avoir annoncé quatre jours plut tôt, des sanctions contre deux anciens officiels de l’administration Tèt Kale pour violation des Droits humains en lien au massacre de La Saline et la démocratie en Haïti.
Il faut souligner que pendant toute la période du mandat de Jovenel Moise et de ses gouvernements, le Core Groupe, (principalement l’administration de Donald Trump via l’ambassade des Etats-Unis en Haïti), a toujours été l’allié inconditionnel du pouvoir Tèt Kale 2. De plus, après le soulèvement général dans le pays suite au rapport sur la gestion des fonds de Petrocaribe et aux mouvements pays-lock, c’est l’ambassade américaine qui a maintenu le dictateur au pouvoir.
Un support inconditionnel que l’oncle SAM a garanti à Jovenel Moise, pour obtenir son vote dans les assemblées politiques de la région. Notamment, son vote contre le régime de Nicolas Maduro au Venezuela, ce pays qui représentait un allié sûr pour Haïti depuis des décennies.
A part quelques tweet avant la fin du mandat constitutionnel de Jovenel Moise le 7 février 2021, les Etats-Unis n’ont jamais forcé l’apprenti dictateur à organiser des élections pour éviter la caducité du parlement et l’effondrement des municipalités, ce qui implique que l’exécutif dirige le pays depuis 1 an par décret, tout en prenant des initiatives dangereuses pour la démocratie en Haïti, comme amender la constitution qu’il a jurée de respecter et de faire respecter. Or cette même constitution dicte clairement la façon de procéder à son amendement, qui ne peut pas se faire sans le parlement.
Récemment, l’ONU et l’OEA ont apporté leur appui technique au processus électoral avec un conseil électoral provisoire, qui est jusqu’à date illégal puisque les membres qui composent ce CEP n’ont pas prêté serment par devant la cour de cassation comme le veut la constitution.
Aujourd’hui, Jovenel Moise et ses alliés sont les seuls maîtres à jour. Toutes les institutions sont effondrées. Nous vivons une insécurité sans précédente. Pour seulement le mois janvier 2021, près d’une centaine de civils et quatre policiers ont été victimes de Kidnapping. Chaque quartier est dirigé par un groupe armé et l’actualité est dominée par la fédération de gangs G9 et Alliés réputée proche du pouvoir en place.
Si les officiels américains parlent d’érosion démocratique en Haïti, ils doivent aussi accepter leur implication dans cet état de fait. Ils ont supporté une administration corrompue et autoritaire en Haïti pendant plus de quatre ans, les mêmes actes criminels qu’ils reprochent au régime de Nicolas Maduro.
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