Par Eco, Emmanuel JULES
Dans tous les pays du monde les économistes, les agriculteurs et les gestionnaires sont les professionnels les plus respectés et les plus sollicités de par leurs formations académiques et leurs responsabilités dans la prospérité de l’économie mondiale car le bien-être collectif dépend en grande partie d’eux selon la logique de la théorie de Maslow et l’axiome clé de la F.A.O. : « L’Homme est ce qu’il mange ». Contrairement aux autres pays, en Haïti les politiciens ne laissent aucun espace pour l’épanouissement de ces compétences-là. Ils sont (politiciens) des professionnels surdoués de toutes les intelligences et capacités, de toutes lessciences et disciplines qu’on enseigne à travers le monde, ils ont toujours des réponses préfabriquées à tout, même à l’astronomie de l’univers. Ils sont très efficaces … dans l’inefficacité de leurs productivités. Leur inefficacité a des effets jumeaux ou encore des déficits jumeaux sur l’économie nationale et le bien-être collectif de toute la population Haïtienne (l’efficacité de l’inefficacité de nos politiciens entraine directement un déficit budgétaire et commercial de l’économie Nationale et aussi un déficit sur le Plan du développement humain ou le bien-être de l’homme). Parfois ils ont tendance à faire oublier les vrais professionnels sur l’ensemble du marché issu de l’économie nationale. Cela nous permet de rester en attente et nous oblige toujours à solliciter impatiemment l’application de ce vieil adage ” il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut…”
D’où la nécessité de nommer des cadres qualifiés et compétents à la tête de toutes les institutions étatiques du pays( tous les ministères, les organismes déconcentrés et les institutions autonomes) qui sont toujours enfermés dans un cercueil d’obscurité sur le chemin du passage obligé. Alors mes chers amis, luttez et travaillez tous ensembles pour une Économie prospère (Economie Verte et Economie Bleue) sur une base de l’agro-alimentaire issu d’une agriculture moderne et Durable c’est-à-dire une agriculture :
1) Économiquement saine
2) Économiquement viable
3) Socialement équitable
4) humaine qui respecte la dignité fondamentale de tout homme quelle que soit sa race et son rang social
5) adaptable pour que les communautés rurales soient capables de s’adapter aux changements incessants des conditions dans lesquelles évoluent l’agriculture.
Maintenant quelles sont les étapes à suivre pour arriver à la prospérité de l’économie nationale dans le contexte actuel tout en expliquant la détresse de notre économie?
C’est de l’amateurisme d’expliquer la situation dégradante actuelle la fatalité de l’économie nationale car toutes les personnes savent très bien qu’Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental selon une étude de la Banque Mondiale,le seul Pays Moins Avancé (PMA) de l’Amérique, avec une forte inégalité sociale soldé par une augmentation journalière de la pauvreté. Cependant pour rafraichir la mémoire de nos frères et sœurs sur la situation économique actuelle, je me donne pour devoir de présenter rapidement les indicateurs macro-économiques les plus fréquents de l’économie nationale malheureusement qui sont presque tous en rouge : avec une balance commerciales déficitaire soit de plus de 3 milliards de dollars courants en 2018, un taux d’inflation a deux chiffres près 27,5% en juillet 2020, le PIB par habitant 756 $ avec un taux de croissance du PIB insignifiant, soit 0,9%, plus de 2.5 millions habitants sont en chômage, Epargne nationale négative de près d’un milliard de dollar courants en 2018,, Investissement publique de près de 91 millions de dollars courant en 2018, dépense Publique 125 784 337 097. 91 gdes pour l’exercice2018-2019, Recette de l’Etat 105 807 925 700. 85 gdes pour l’exercice 2018-2019 taux de croissance démographique d’au moins 1,5 % avec une population plus de 12 millions d’habitant (Source : BRH, Banque Mondiale, MEF et IHSI), Sans compter l’augmentation exponentielle des bidonvilles et de l’insécurité alimentaire ce qui explique une situation économique chaotique.
Donc il nous faut une autre alternative pour sortir de la détresse vers une économie prospère. Que devons-nous faire maintenant ?
Il n’existe aucun chemin scientifique unique et universel pour arriver directement à une économie prospère et durable, par contre on peut toujours utiliser des techniques scientifiques issues des théories économiques (liée à une école de pensée économique) qui sont adaptées dans la réalité à laquelle nous vivons, qui peuvent nous aider à tendre vers la prospérité que nous souhaitons tous depuis plus de deux siècle. Prenons le cas par exemple: l’utilisation et l’application de la théorie de François Perroux sur la régionalisation et les pôles de croissance qui a produit des effets multiplicateurs sur l’Economie Mondiale. En fait, tous les indicateurs, tous les agrégats macroéconomiques nous montrent clairement qu’il n’est pas possible d’arriver à une économie prospère à court et moyen terme et même sur le long terme sans de bonnes mesures socio-économiques et politiques dans l’immédiat pour ne pas compromettre surtout, le grand décollage d’une éventuelle possibilité de la mise en œuvre d’un quelconque plan de développement socio-économique d’Haïti qui pourrait faire d’Haïti un pays émergent à long terme (dans 30 ans par exemple)
Voici en quelque sorte une marche à suivre contenant des propositions consistantes pour chaque institution qu’on peut considérer comme base dans le contexte actuel pour établir une structure solide pour la prospérité durable de l’Économie nationale (Ceteris paribus).
RECOMMANDATIONS POUR LA BRH
Au niveau Interne de la BRH
Après les 4 mesures déjà proposées (les points 1 à 4 sont déjà inscrits dans mon article précédent) sur la spéculation du dollar en HAÏTI dans mon article précédent, aussi la BRH doit:
5) encourager toute la population haïtienne en général et les institutions financières en particulier à utiliser les formes de monnaie scripturale et électronique (carte débit us seulement pour les transactions d’achat et de vente, chèques, virement Bancaire …) pour toutes les transactions en dollars US entre un agent économique et un fournisseur de biens ou de services national ou étranger suivant la limite et les barèmes exigées par la loi.
6) interdire tous les prêts en dollars USD (Demande de crédit en dollars US) à tous les débiteurs et aux autres particuliers (soit par une circulaire ou un arrêté présidentiel) afin de diminuer considérablement la pression du dollar sur le marché national l’exception est faite uniquement pour l’État Haïtien (bien entendu le tout, sous la supervision du Bureau d’Information sur le Crédit de la BRH- BIC)
7) encadrer, inciter (pour un support technique et financier en coordination avec la Banque Nationalede développement Agricole) les entreprises nationales œuvrant dans le secteur primaire et l’agroalimentaire (on peut toujours utiliser des supports techniques venant de la nouvelle Banque Nationale de Développement Agricole BNDAou des supports techniques venant des FDI). Imposer aux institutions financières de diminuer graduellement les prêts commerciaux sur les produits de première nécessité importés sur toute l’Étendue du territoire haïtien tout en augmentant les taxes sur ces derniers.
8) diminuer considérablement les dépenses en Dollars US àl’intérieur du pays notamment au sein de la BRH surtout pour le remplacement des billets ou de monnaie retirés de la circulation et l’impression de nouveaux billets de banque pour l’économie nationale (le coût total d’impression des pièces et billets de banque est trop élevé généralement reparti en plusieurs étapes). D’où la nécessité d’exiger aux fournisseurs des matières premières de haut de gamme (de très haute qualité et sécurité)pour nos commandes et du même coup de faire aussi l’éducation financière de toute la population haïtienne même pour les habitants les plus reculés du pays à travers les médias, les coopératives, les banques de la place, les organisations sociales, les écoles, les églises tout en mettant en évidence la gestion efficiente des pièces et des billets de Banque.
9) renforcer le service d’inspection et de supervision (avec des plus d’une cinquantaine d’officiers et d’inspecteurs de terrain de la BRH partout dans notre pays) à l’intérieur de la Direction de la Supervision des Banques & des Institutions Financières et renforcer aussi la Direction de l’Inspection Générale des Caisses Populaires en dehors des autres inspecteurs, superviseurs et Auditeurs internes ou externes issu du Service Inspection sur Place (création d’emplois). Ils ont tous pour mission principalede superviser quotidiennement la fiabilité des données & des informations sur le marché de change, les procédures et l’application des mesures protectionnistes prise par la BRH envers les banques, les institutions Financières, les Caisses populaires et les autres acteurs de la place lié au marché financier sur tout le territoire national afin de combattre régulièrement la pression de la demande et la spéculation du dollar US en HAÏTI sur le terrain et/ou à l’intérieur des institutions financières tout en tenant compte spécialement du secteur informel ( cambistes, les magasins, les supermarchés…)
10) modifier les Coefficients de réserves obligatoires sur les passifs en monnaies étrangères « Dollar US » plus précisément et en monnaies nationale « Gourde » pour le Système bancaire, c’est-à-dire une modification à la hausse pour les dépôts en dollar, de 51% à 66% soit une augmentation de 15 % et une modification à la baisse pour les dépôts en gourdes, de 40 % à 30 % soit une baisse de 10 % cette mesure est valable aussi pour les Filiales non Bancaires (Source : BRH/DCC/CIRC#01-20) afin de faire varier la masse monétaire, de stimuler la croissance, de stimuler la demande globale qui va inciter directement les entreprises à produire d’avantage.
11) utiliser une partie de l’injection des 150 millions de dollars US d’abord une partie (soit 50 millions de dollar US) sur le marché de change en contrepartie l’équivalence en gourdes pour diminuer la pression du dollar sur le marché et de faire baisser les prix des produits de première nécessité à très court terme pour les consommateurs finaux ce qui est fatal pour l’économie nationale et injecter une très grande partie (le reste : 100 millions de dollar US) en contrepartie des biens et services dans les secteurs porteurs pour l’économie nationale notamment dansle secteur primaire ( riz, maïs, blé, petit mil, haricots, …) dont la finalité (la résultante) débouchera sur la croissance économique à court terme.
Au Niveau de l’économie Sociale et Solidaire
La BRH doit:
12) planifier en coordination avec les Associations et les Fédérations des caisses populaires des formations sur la gestion efficace des dépôts en Dollar US (dépôt des membres) et sur la gestion
des Ressources Humaines (au niveau structurel) pour toutes les caisses populaires du pays, car il y a des manquements au sein des coopératives d’épargne et de crédit vue le contexte actuel ….. (Selon mes expériences et mon enquête sur la gestion des comptes d’épargne US en mars 2019). Elles ont tendance soit à conserver les dollars US dans l’une des banques de la place, soit à les placer d’un compte DAT a l’une des fédérations (LELEVIER) pour une période de 3 à 12 mois en moyenne…. Il y a aussi un vide en gestion des ressources humaines (absence en manuel de gestion des ressources humaines, problème d’autorité hiérarchique «organigramme standard » et des irrégularités en procédure administrative).
RECOMMANDATIONS POUR LE MCI
Le MCI doit:
1) Autoriser le fonctionnement légal des cambistes et tous les autres opérateurs sur le marché de change issu du secteur informel (MCI) muni d’une patente des acheteurs –vendeurs ambulants de la DGI et d’un badge d’opérateurs d’échange émis par la BRH ……. (Nouvelle taxe perçue et Augmentation de l’assiette fiscale)
2) Installer un système interinstitutionnel de réseaux informatiques et technologies reliant la BRH, Le MEF, la Douane, La DGI, Le MAE et les autres agents économiques étrangers producteurs de biens et de services (par des accords Bilatéraux et multilatéraux) pour pouvoir de bien contrôlerl’économie nationale au niveau des prix, au niveau des biens et services et au niveau des taxes et impôts ( Commerce international & Finances internationales).
3) Prendre en compte les données réelles sur les prix des produits et services de consommation en collaboration avec La CNSA, l’IHSI, le MAST afin de fixer des prix moyens (avec des prix planchers et des prix plafonds) en fonction de la réalité du marché haïtien tout en mettant en évidence les marchés dans les zones les plus reculés du pays (marché local, marché régional, marché départemental, marché national…)
En conclusion : on ne peut pas construire une économie prospère et durable sans de bonnes gouvernances institutionnelles et sans de bonnes mesures socio-économiques et politique efficientes .Alors agir en tant qu’homme et des femmes d’Etat pour ne pas compromettre l’avenir des générations futures.
Réveillez-vous chers autorités monétaires et budgétaires du pays afin de bien construire une économie prospère durable !!!
NB : Restez informer dans mon prochain Article pour les autres recommandations envers les autres institutions publiques à l’aide d’un plan de développement socio-économique d’Haïtiaxé principalement sur la politique agricole national.
Bonne Lecture à tous et à toutes !!!
Emmanuel JULES Economiste-Administrateur. Tel : (509) 40 40 47 85. julesemmanuel715@yahoo.fr