Connecter les jeunes leaders et entrepreneurs haïtien.n.e.s éparpillé.e.s à travers le monde est un idéal poursuivi par le Symposium Haïti Leadership et Développement. La création d’un espace de rencontre qui facilitera les échanges entre Haïti et sa diaspora, est ce qu’a annoncé le coordonnateur national de cette structure, Etzer Louis-Charles en interview (exclusif) avec Mag Haïti.
” Nous voulons créer un village virtuel qui réunira les jeunes leaders régionaux et les jeunes de la diaspora dans le monde. Cela leur permettra d’exposer les potentiels de chaque département du pays, proposer des projets viables, offrir des possibilités d’affaires et ceux de la diaspora pourront identifier où ils peuvent placer leurs investissements “, explique Monsieur Louis-Charles.
Créé en 2018 sous l’instigation de Ricardo Diegue, le Symposium Haïti Leadership et Développement est une plateforme d’interaction axée sur l’entrepreneuriat. Etant à l’ère des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), cette initiative annoncée, semble venir à point nommé. Le projet disposera d’un espace virtuel et d’un bureau en Haïti pour l’administrer. Selon les propos d’Etzer, cela favorisera à un certain niveau l’investissement de la diaspora haitienne à l’étranger, trop longtemps vue uniquement comme des “gran-depansè”.
De pourvoyeurs d’argents pour la consommation à investisseurs
Investir en Haïti est un choix assez compliqué et risqué a en croire les spécialistes de la question. De l’haïtien résidant dans le pays en passant par la diaspora en terre étrangère, les défis restent de taille et n’épargnent personne. L’insécurité accrue, la crise économique aigüe, l’instabilité politique récurrente, sont parmi les facteurs majeurs qui font souvent obstacles à ces potentiels investisseurs.
Quant à Etzer Louis-Charles, il marche à contre courant. Il reste confiant et déterminé. “En dépit de tout on doit rester optimiste. Investir en Haïti est possible. On doit continuellement encourager l’investissement cela génère des capitaux, la création d’emploi, etc.” dit-il tout en affirmant que l’insécurité est fruit de misère et de pauvreté.
Ils sont environs deux millions d’haïtiens disséminés à travers le monde en quête d’un mieux être. Pour la plupart, des
jeunes cadres qui pouvaient être utiles à leur pays. On assiste à cet effet, à une fuite de cerveaux et de capitaux. Malgré cela, leurs apports pèsent lourds dans la balance économique haïtienne. En 2017, un rapport de la Banque mondiale a confirmé 2,4 milliards de dollars américains de transferts effectués par la diaspora haïtienne. C’est-à-dire 1/4 du PIB du pays. Mais ils vont tout droit au marché de la consommation.
” On doit cesser de considérer la diaspora haïtienne comme des “gran-depansè”. Ils peuvent investir, créer des biens et contribuer au développement du pays”, déclare avec assurance le jeune leader.
Clin d’oeil sur la 3ème édition du symposium
Une 3e édition réussie pour le Symposium Haïti Leadership et Développement.
Réunissant les fils et les filles du pays éparpillé.e.s. à travers le monde, l’événement a voulu mettre en lumière les possibilités de coopération entre Haïti et sa diaspora à l’ère du numérique. Une dizaine d’interventions ont agité le débat par visioconférence du 2 au 9 août 2020. Jean Mary Altema, Daphné Campbell, James Lissaint, Christine Coupet Jacques, Edouard Staco, Johnson Napoléon figurent sur la longue liste d’hommes et de femmes entrepreneurs qui ont intervenu à ce symposium tenu dans un contexte particulièrement difficile.
Réalisée en pleine crise sanitaire, n’étaient-ce la volonté manifeste et les efforts pluriels des organisateurs, le public n’aurait pas eu droit à cette activité qui donne libre cours à la parole du changement, véritable catalyseur du développement d’Haïti.
Michaël FORMILUS michaelformilus@gmail.com