Lors de la Journée mondiale des droits de la femme, ce samedi 8 mars 2025, la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ) a profité de l’occasion pour plaider contre la corruption sexuelle. Ainsi, lors d’une causerie, l’association s’est rassemblée en grande pompe pour débattre autour du thème «Les défis de l’autonomisation des femmes face à la corruption sexuelle».
Avec une assistance de plus d’une trentaine de journalistes, l’intervenant Me Ebens Exantus a exposé sur la corruption sexuelle à laquelle les individus, en particulier les femmes, sont confrontés en Haïti.
«La corruption sexuelle, c’est quand une personne n’a pas droit à un avantage et qu’on le lui donne, avec le sexe comme monnaie d’échange»,
selon les précisions du défenseur des droits humains. Cependant, il a tenu à faire la différence entre cette dernière et la sextorsion, qui, selon lui, se produit lorsque la personne a droit aux services proposés, mais est contrainte de donner son corps pour en bénéficier.
Abus d’autorité pour son propre intérêt, contrepartie et sexe comme monnaie d’échange : ce sont là les trois principales notions à retenir sur la corruption sexuelle. Comme il n’existe aucune loi sur cette dernière en Haïti, Me Exantus a aussi invité la SOFEHJ à continuer à militer en ce sens afin de mieux faire face à ce problème qui gangrène la société.
Par ailleurs, la SOFEHJ, dans une note publiée le même jour, a mis l’accent sur l’autonomisation des femmes et des filles en Haïti comme élément indispensable pour s’attaquer aux problèmes structurels et conjoncturels du pays. C’est pourquoi elle mentionne cinq défis majeurs dans ce contexte:
– L’accès limité des femmes et des filles aux ressources, aux opportunités et aux services ;
– Les normes sociales et pratiques néfastes à l’émancipation des femmes et des filles ;
– La participation limitée des femmes à la prise de décisions ;
– La violence basée sur le genre ;
– Les politiques et législations inadéquates ou inexistantes.
Alors que cette institution a initié une campagne de sensibilisation sur l’indice d’autonomisation des femmes (IAF) et l’indice mondial de parité entre les sexes (IPS), instaurés par les Nations unies en vue d’évaluer l’autonomisation féminine et la parité de genre, la SOFEHJ encourage les femmes dirigeantes haïtiennes à soutenir la cause féminine. Selon elle, les femmes pourraient bénéficier d’un accès amélioré aux outils de production ainsi que d’une meilleure maîtrise de leur productivité et de leurs revenus.
Achille Marie Mika
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