Né un 10 janvier à Port-au-Prince, Paris-J vient de sortir un nouveau tube en collaboration avec Isimic, le 3 mars dernier. De son nom de naissance, Paris Jean Renel, il avait déjà collaboré en 2021 avec le groupe K-Dans et avait fondé Lekòl la, un groupe musical qu’il a dû abandonner pour poursuivre une carrière en solo. Dans l’esprit de promouvoir la culture haïtienne, il a cofondé l’association culturelle Djumba Art, une structure qui organise des concours de chant interscolaires.
Un artiste dans l’âme et un entourage conséquent
«En fait, j’ai été bercé par la musique, car plusieurs membres de ma famille étaient des musiciens professionnels : il y avait des maestros, des membres de chorales. De plus, ma mère et mon père sont des mélomanes. C’est tout cela qui m’a façonné pour devenir chanteur aujourd’hui», souligne-t-il.
Il faut noter qu’avant d’entamer une carrière professionnelle, Paris-J avait intégré l’école professionnelle Sainte-Trinité pour apprendre la guitare alors qu’il était encore à l’école classique. Il a également passé quelque temps à Schenatsar, une école de musique, afin de peaufiner sa voix. En mars 2014, il a remporté le premier prix du concours BaroletteStars. Un an plus tard, il a participé au concours Digicel Stars.
Après les différentes formations reçues et les expériences acquises, il a cofondé Stars Up, un groupe composé uniquement d’artistes masculins tels que Georges Elisée, Suprena Louis, Enrique Junior Sainral et Smith Petit-Frère. Il affirme sans ambages : «Lors des sept années que nous avons passées ensemble, nous avions l’habitude d’organiser des soirées festives afin de créer une communauté capable de délivrer notre marchandise et de donner la chance à d’autres jeunes artistes en herbe. Au fil du temps, nous avons performé dans diverses activités culturelles à travers tout le pays.»
L’artiste et ses œuvres atypiques
Paris Jean Renel, alias Paris-J, a déjà sorti plusieurs titres, notamment Nwèl Pataj, Ayayay, Endispansab, Manvi Wè Yo, Yon Ayiti et Vin Dwat. Il raconte que deux de ses chansons l’ont particulièrement marqué : Manvi Wè Yo et Endispansab. Il explique : «J’ai écrit la première durant un moment sombre de l’histoire d’Haïti, alors qu’une importante vague migratoire prenait la direction du Chili et du Brésil. Beaucoup d’Haïtiens sont morts dans des naufrages ou ont été dévorés par des animaux sauvages en traversant les forêts. Quant à Endispansab, elle est inspirée de l’impact positif qu’une femme a eu sur moi dans une relation amoureuse.»
Vin Wè M est un morceau très instructif. À travers ce tube, Paris-J et Isimic veulent briser certains stéréotypes profondément ancrés dans la société haïtienne et qui empêchent les femmes d’exprimer leurs sentiments envers les hommes qu’elles admirent. Selon Paris-J, ce projet contribuera à l’évolution de sa carrière : «Beaucoup de gens attendaient une production de cette envergure de ma part, et j’espère que cette musique comblera leurs attentes. Sur le plan stratégique, cette collaboration va beaucoup m’aider. Comme vous le savez, Isimic est le nouveau chanteur du groupe Zenglen et il est reconnu sur la scène musicale haïtienne. Honnêtement, c’est l’une de mes plus belles collaborations, et mon souhait est que cette chanson fasse son chemin dans la communauté haïtienne, ainsi que dans d’autres communautés prêtes à apprécier la richesse culturelle de notre pays.»
Sa position face à la situation du pays et son message aux jeunes
Concernant la situation sociale et politique du pays, l’artiste confie : «Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi. Les gens sont affamés, ils ne sont pas en sécurité. Même ceux qui ont encore un toit ne sont pas à l’abri des balles perdues. Les enfants sont témoins d’atrocités : nos frères et sœurs sont brûlés vifs par des bandits. L’argent est de plus en plus rare pour les personnes vivant dans les quartiers défavorisés. On ne peut plus organiser d’activités culturelles, il n’y a aucun loisir.»
Il révèle qu’il chante depuis l’âge de treize ans et adresse un message d’encouragement aux jeunes : «Tenez bon malgré les difficultés de la vie. Concentrez-vous sur vos projets, même si le chemin est difficile. Souvenez-vous que rien n’est facile dans la vie. Restez positifs. De cette façon, vous ne serez entourés que de bonnes énergies. It’s Paris Baby…»
Romy Jean François
© Tous droits réservés – Groupe Média MAGHAITI 2025