Etant Fondateur et rédacteur en chef de Enquet’Action, rédacteur à EFE, une agence de presse espagnole, collaborateur de New York Times, de Noticias Sin de IJNET et ancien collaborateur de TV5 Monde… Milo Milfort a à son actif plus d’une dizaine d’années d’expérience dans le journalisme. Aussi, photojournaliste, ce dernier est plutôt célèbre pour avoir charrié déjà derrière lui une dizaine de Prix en Haïti et à l’étranger dans le paysage médiatique. Le tout dernier est le prix Philippe Chaffanjon de 2022, dont il a remporté le gros lot.
Agé de 35 ans, Milo Milfort, est journaliste et fondateur du journal d’investigation en ligne ‘‘ Enquet’Action’’. Travaillant aussi chez EFE, une agence de presse Espagnole de Madrid, ce dernier prête ses services à IJNET (Réseaux International des journalistes). Il est également collaborateur de New York Times et de Noticias Sin. Avant même de rejoindre certains medias internationaux, M. Milfort a déjà parcouru presque tous les medias haïtiens.
Le fondateur de ‘’Enquet’Action’’ a 11 année d’expérience à son actif dans ce métier. Il débute sa carrière professionnelle en 2011. Il a bon vacillé le paysage médiatique. « J’ai fait des expériences à Alter Presse, à Le Nouvelliste, j’écrivais pour HPN, Haïti liberté et tant d’autres médias à l’exception de Le National et Le Matin», avance le travailleur de la presse, d’un air fier. Soulignant qu’il collaborait avec plusieurs médias en ligne tels MagHaiti, Haïti New 2000…
Après des études de licence en communication sociale et en Administration publique à l’Université d’Etat d’Haïti, Milo Milfort ne se repose pas sur ses lauriers. Il est pour l’instant détenteur d’un master en management internationale des medias, à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, en France. Ce valeureux professionnel de l’information se fait surtout remarquer dans le paysage médiatique pour avoir accumulé à son actif plusieurs distinctions. Tant au niveau national qu’international, on n’arrête pas de lui chanter les louanges.
M2 est son pseudonyme. Il est aussi photojournaliste. Désormais, son compteur est augmenté ce jeudi 2 juin 2022 lorsqu’il décroche le gros lot de la neuvième édition de 2022 du prix philippe chaffanjon du reportage multimédia pour avoir réalisé un reportage titré ‘‘Enlèvement en Haïti: piégés par la peur’’. Enuméré ses différents prix de distinction dans le journalisme est pour lui une chose ardue, car, la liste est trop longue. Il se contente à révéler les plus remarquables. « J’ai été récipiendaire du prix francophone de l’innovation dans les medias et deuxième lauréat du prix jeune journaliste de OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) en 2018. J’ai remporté diverses distinctions organisées par des instances nationales et internationales, comme l’ONU», énumère avec tant de réserve le multi primé. Tout en ajoutant qu’il a reçu une plaque d’honneur de la part du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique.
Ces prix et distinctions lui servent comme une source de motivation et d’encouragement. « Ces prix représentent pour moi un booster de plus pour la continuité du travail», avoue-t-il.
Jeune homme noir, de teint foncé, aux cheveux crépus, M. Milfort garde toujours son sourire. La puissance de son chaleureux accueille peut toucher beaucoup de gens qu’il soit connu ou inconnu. Etant un résident de Tabarre, ce journaliste très connu est né au sein d’une famille religieuse.
Tout au long de sa carrière, Milo Milfort a reçu plus d’une dizaine prix de distinction nationale et internationale. « Ceux-ci m’a donné une reconnaissance tant en Haïti qu’à l’étranger. Ces prix me donnent une certaine légitimité comme un journaliste professionnel, dévoué faisant un travail à nul autre pareil », se réjouit M2, sur son visage la satisfaction est visible. Par ailleurs, ces distinctions et surtout sa crédibilité, lui a permis de trouver d’énormes débouchés, des jobs, des formations additionnelles, des séminaires aux Etats-Unis, en France, au Belgique…
Il a finalement crée son propre media en 2017, Enquêt’Action. Nonobstant la dégradation de la presse haïtienne, il met sur pieds ce média d’enquête et d’investigation lequel priorisant des sujets sociaux, environnementaux et d’autres problématiques qui n’intéressent pas les medias traditionnels.
Son succès dans ce secteur est loin d’être le fruit du hasard. Car, dès son enfance, il ne tardait pas à tourner son regard vers les medias. Il faisait de la presse parler son centre d’intérêt. «Au départ, j’étais vraiment passionné du journalisme radiophonique», martèle le journaliste chevronné assis calmement derrière son ordi.
« À l’époque, même quand j’étais à bas âge, j’avais l’habitude d’écouter des grands journalistes haïtiens comme Jean Dominique, Liliane Pierre Paul, se souvient-t-il. Et, c’était un plaisir pour moi d’écouter chaque jour des journalistes à la radio France internationale.»
Toutefois, devenu journaliste en Haïti, n’a pas été bien vu par les parents de Milo Milfort. Sa mère, très âgée, lui servait à barrer la route. Car, ce métier réputé fragile pour sa mère, n’est pas valorisé en Haïti. « Le journalisme est l’un des meilleurs métiers. C’est une profession noble. Pourtant, il fait partie des deux métiers à côté de la profession de policier dont les plus détesté par ma mère», raconte le multi primé. Mais, « Contre sa volonté, j’ai choisi le journalisme, et mon frère est devenu policier », raconte-t-il.
Un parcours exemplaire, mais difficile derrière lui
Après ses études classiques, Milo MIlfort a pu intégrer à l’âge de 18 ans la Faculté des Sciences Humaines, FASCH, où il a étudié la Communication Sociale. Peu de temps après, il a également intégré l’Institut National d’Administration de Gestion et des Hautes Etudes Internationales, INAGHEI. Là bas, il a étudié l’Administration Publique.
« À la fin du cursus de la FACSH, j’ai trouvé un stage à Alter presse, un très bon média. Voilà, c’est ainsi que débute ma carrière dans la presse haïtienne», avance-t-il.
« Mon début dans le journalisme n’a pas été chose facile. Parce qu’au sein de la FASCH on ne met pas vraiment l’accent sur la pratique. De ce fait, nous les étudiants de l’époque, nous n’avons pas vraiment une habileté technique nous facilitant d’intégrer aisément les medias», explique-t-il. Or, « En sortant de l’université, on avait dans la tête notre propre format d’écriture. Donc, le processus de mon adaptation a été très difficile », avoue sereinement Milo Milfort.
En dépit de ses faiblesses d’alors, il avait toujours des collègues ainés qui l’observaient et qui le réprimandaient. « Mes collaborateurs à l’époque m’avaient fait souvent des remarques, poursuit-il. Delà, de jour en jour je commence à perfectionner mon travail au fur et à mesure». Ca n’a pas été facile pour lui. Heureusement, il a trouvé d’énormes mentors.
Toutefois, il avait faire la rencontre de Godson Pierre, un véritable modèle dans ce métier selon lui, dès son arrivé à Alter Presse comme stagiaire, Ce dernier l’a largement encadré. “Au début, j’ai trouvé des supports à plusieurs niveaux. Tant à Alter Presse que du côté de mes amis à la FASCH, les supports viennent partout“, renchérit-il.
Pour le PDG de ‘‘Enquet’action’’, Il est important pour qu’un journaliste soit bien encadré dès son début dans ce métier. La présence d’un mentor, quelqu’un qui est là malgré vents et marées au côté d’un jeune journaliste pour l’orienter est obligatoire.
Malgré tous ses prix, distinctions nationales et internationales, et expériences dans le paysage médiatique, M. Milfort se sent encore loin de gravir le sommet d’exploit et de réussite dans ce métier. « Je reste beaucoup de choses à accomplir et à prouver. De plus, je vais prendre le soin pour parler de grands exploits lorsque Enquêt’action commence à atteindre une certaine interdépendance. Quand il commence à gravir l’échelon internationale et de participer dans la formation d’une nouvelle génération de journaliste, c’est à partir delà vont commencer mes exploits », précise le rédacteur de EFE avec tant d’émotion.
Entre temps, le détenteur du master en management internationale des medias, espère de passer encore beaucoup de temps en Haïti à exercer ce métier même si beaucoup de gens pensent qu’il pourrait mieux utile à l’étranger. Car, on ne valorise pas le travail des vrais journalistes dans le pays. Resté en Haïti est pour lui un choix strategique. « Pendant les 10 ans à venir j’espère que je reste dans le métier afin de donner une dimension très avancé à Enquet’Action. Puis pour donner vie à une nouvelle classe de jeune journaliste haïtien », espère le rédacteur en chef de Enquet’Action.
« Je suis animé par la passion de servir, d’aider des femmes, des paysans et des autres regroupements vulnérables de manière à ce que ses revendications soient rendues publiques », affirme-t-il.
Entre autres, l’expérimenté Milfort veut prodiguer des conseils aux futures journalistes. « En devenant journaliste, vous n’allez pas avoir beaucoup d’argents. C’est un métier de service et de valorisation de l’être », avance-t-il calmement. Signalant que la passion pour le métier de journalisme est un gros atout, car, le rôle du journaliste c’est d’accompagner la communauté.
Milo Milfort voit le journaliste comme un serviteur du peuple. Qui accorde constamment à des gens, des groupements, la parole de manière à ce que ses sentiments, ses idées et préoccupations soient livrées à l’opinion publique. « En gros c’est ça la face intéressante de ce métier », conclut le Photojournaliste. Entre temps, il continue de maximiser sa reconnaissance nationale et internationale dans le paysage médiatique. Après avoir remporté le prix Philippe Chaffanjon de l’édition 2022, il se prépare déjà pour participer à d’autres concours.
Pierre-Samuel MARCELIN
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