Collaborateur de Ticket Magazine et de Getty images, Louvensky W. Charlemagne dit CLZ a fait de la photographie son arme de combat dans le milieu littéraire, artistique et journalistique haïtien. Avec un amour indéfectible, il ne voit pas la photographie comme un simple processus permettant de capturer des images avec des appareils mais c’est un roman des instants, dédié aux générations futures.
Originaire de la commune de Carrefour dans le département de l’Ouest, il affirme pratiquer ce 3e art sous l’influence d’un oncle photographe dès son plus jeune âge. Louvensky a fait ses études classiques au collège Mixte Christianville à Gressier, la ville qui l’a vu grandir. Il a passé une année à la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE), à cause de l’insécurité à Port-au-Prince, il a dû abandonner ce rêve d’enfant « devenir avocat voire un éminent magistrat ».
« J’ai dû laisser tomber la fac à cause de la montée des gangs armés dans la capitale c’est pourquoi j’ai pris des cours de photographie en ligne. Comme la passion était déjà là cela ne m’a perturbé en aucun cas… », affirme-il.
Eternel étudiant, Louvensky s’est davantage adonné à la maîtrise des logociels comme Adobe Photoshop, Lightroom et Corel Draw pour mieux resplendir les images prises avec sa caméra, vu que, selon lui, une photo est une œuvre d’art. Son respect pour ses clients et ses collaborateurs, l’a permis de travailler, depuis 2020, chez FC Groupe Haïti, Jcom et le media en ligne Hpost5. Cette ardeur inconditionnelle l’a également donné le privilège de contribuer à l’immortalisation de plusieurs événements avec CERBIC Haïti à Gressier et aussi avec Compagnie de Théâtre Créole à Jacmel sans oublier Découvrir la Grand-Anse à Jérémie. Il y a quelques mois, Louvensky a ajouté sa touche à la conception du livre « De ma plume à ton cœur » de Cleeswood Rémy, bientôt en signature en Haïti.
Par ailleurs, CLZ est un fervent entrepreneur qui saisit chaque occasion pour promouvoir la photographie et il soutient qu’il n’y a pas mieux qu’elle. Comme dans tout domaine artistique personne n’y arrive à l’apogée sans se démarquer avec des sacrifices, du leadership, de la stratégie, un bon flair et un sens aiguë du détail. Sur ce, il énonce, non sans langueur, qu’on ne peut pas atteindre le sommet sans sortir de sa zone de confort et qu’il faut toujours profiter de chaque opportunité ou créer la vôtre pour arriver à produire une/des œuvre/s d’art tout en promouvant sa culture.
« La photographie n’est pas seulement le fait de faire usage de la caméra pour prendre des portraits çà et là mais c’est la capacité d’inciter des émotions vivantes chez l’autre comme captiver le visage d’un enfant qui pleure. C’est aussi prendre du plaisir et profiter de l’instant où le soleil va se baigner dans la mer. », languit-il.
Il rajoute d’emblée que ses photos représentent une sorte de patrimoine pour les générations futures et un devoir de mémoire pour les personnes âgées. Pour lui, la rencontre avec la photographie reste l’une des meilleures choses qui puisse arriver à une personne et de ne pas l’exercer, même une seule fois, revient à renier une part de nous car elle est plus qu’une passion c’est un mode de vie.
Notons tout de suite qu’avec Ticket Magazine, CLZ a préfèré de présenter que des photos paysages, parce qu’il a une connexion directe avec la nature. C’est une façon de montrer au monde ce qu’il ressent lorsqu’il se trouve face à la mère nature, dans ces moments-là tout devient plus réel, plus vivant et plus concret. Selon ses dires, faire de la photographie paysagiste est plus aisé, plus fluide d’explorer des angles que d’autres photographes, amateurs ou amoureux de la photographie peuvent ignorer.
Étant un photographe diligent, travailleur et consciencieux, il est en proie à un sentiment de dépit face à la situation chaotique du pays plus précisément le phénomène de gangstérisation programmée que fait face sa commune d’adoption. Cela a diminué dans ses travaux artistiques vu que presque tous les endroits où il aimerait montrer aux yeux du monde sont devenus inaccessibles de jour en jour.
CLZ ne se décourage pas, bien au contraire il bravoure certains dangers pour continuer de survivre à travers cet art qu’il aime immensément et encourage chaque jour les jeunes à ne pas perdre espoir. Il leur laisse ce message venant du plus profond de son âme : « Aucun moment n’est là éternellement. La tempête va se dissiper un jour. Il suffit de trouver la meilleure façon de rendre le monde meilleur à travers de ce qu’on en croit. »
Romy Jean François