Johnson Sabin, ce photojournaliste, qui traîne derrière lui à peu près dix ans de carrière, a laissé un véritable chef-d’œuvre intitulé “peyi lòk”, une nouvelle stratégie de lutte en Haïti ” qui décrit grâce à des photos et des textes toute une histoire de revendication, d’expression qu’à manifesté le peuple haïtien entre septembre et décembre 2019.
Imprimé en France par la maison d’édition Oeil, “Peyi Lòk, nouvelle stratégie de lutte en Haïti” est un ouvrage bilingue et le premier document photojournalistique connu retraçant méticuleusement ce grand mouvement de protestation nommé “Peyi lòk” pays bloqué ou encore pays fermé qui a marqué ce moment fatidique où les Haïtiens ont exprimé leur ras-le-bol au cours de l’année 2019, contre le Président Jovenel Moïse. Plusieurs personnalités publiques ont écrit des textes dans cet ouvrage tels que : l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot, le géographe et historien Dr Georges Eddy Lucien, le doctorant en communication Politique Jocelyn Belfort et l’historien Pierre Buteau qui est le président de la société haïtienne d’histoire, de géographie et de géologie.
“Au moment de ce mouvement populaire nommé “Peyi lòk” il y avait également le mouvement des “Gilet Jaune” en France. Lors de mes voyages, j’ai pu constater qu’il y avait pas mal de document sur les mouvements socio-politiques dans ce pays contrairement dans la nôtre, et à ce moment, je me suis dit pourquoi pas laisser quelques choses aux générations futures, pour laisser une trace aux universitaires, aux personnes qui réfléchissent sérieusement. C’est un document qui contient des images accompagnant des textes qui permettra aux gens qui n’ont pas vécu ce mouvement de pouvoir s’en informer.” Expliquant avec fierté Johnson Sabin.
Dans “Peyi Lòk nouvelles stratégie de lutte” l’auteur ne se contente pas simplement de présenter des photos, mais il transcrit fidèlement les discours véhiculés par des manifestants, Tels que “Nou anvi viv, Nou bouke ak grangou”.
Cet ouvrage mémorable de 95 pages est subdivisé en 4 chapitres dans lesquels on retrouve un chapitre qui décrit le mouvement, la foule ; le deuxième sur l’appropriation des rues, le troisième présente les différentes pancartes qui contenaient des messages revendicatifs et le dernier sur le feu, son rôle et son importance au sein des mouvements populaires ainsi que des entretiens avec des personnes qui réfléchissent sur les mouvements de protestations et également avec des gens issus des quartiers populaires.
“Je pense que dans les années à venir beaucoup de gens reconnaîtront l’importance de cet ouvrage qui est un travail de mémoire de sauvegarde de ce grand mouvement populaire” a-t-il martelé.
En outre, en tant que Photoreporter expérimenté, dans ce moment de crise que connaît actuellement le pays, il conseille aux jeunes qui aspirent à devenir photojournalistes à être prudent et surtout à ne pas prendre des risques futiles.
“La prudence est de mise, parce qu’il y a des codes à respecter surtout dans les quartiers populaires, c’est un travail à haut risque, il faut les maîtriser pour pouvoir les anticiper”, a fait savoir le photojournaliste.
Bethaida Bernadel
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