
Aujourd’hui, Garihanna Jean Louis figure dans la liste des humoristes qui ont un parcours captivant et prometteur. Elle a fait ses premiers pas dans cet univers en 2015, dans le cadre de la 3e édition du gala Haha Haïti, pour ramasser des fonds pour construire une école de l’humour à Port-au-Prince, organisé par l’École Nationale de l’humour du Canada. Ce qui a débouché sur une bourse d’étude en création humoristique dans cette même institution en août 2015. Garihanna est la première femme noire diplômée de cette école de l’art.
En 2018, La table ronde de l’histoire des noirs l’a décernée une mention spéciale.« On m’a envoyé une lettre d’invitation pour prendre part à la soirée qui sera organisée à l’intention des noirs. J’étais hyper étonnée en voyant mon nom et ma photo en grand plan dans cet évènement qui rassemble toutes les grandes personnalités du canada », a-t-elle souligné. «Et dans une autre cérémonie, j’avais signé le livre d’or de la ville de Montréal comme une personne qui a marqué l’histoire des noirs », ajoute l’humoriste, fière de son parcours.
Elle trouve le support inconditionnel de toute sa famille, particulièrement son partenaire qui est un fan fidèle. La comédienne a plus plusieurs cordes à son cercle. Elle est détentrice d’une spécialisation en Criminologie, bachelière en Sciences Économiques. A l’âge de 27ans, alors en 2e année à l’école de l’humour, elle a ressenti réellement la passion pour ce métier, qu’elle pratique tantôt 1 an et demi. « L’humour est une façon de m’exprimer. C’est une manière d’éduquer les gens. C’est 75% de divertissement et 25% de messages capables d’impacter. Je veux tout le temps rendre les gens heureux », confie Garihanna, 29 ans.
La jeune québécoise est en couple depuis 8 ans, pas encore mariée, ni d’enfants. C’est une femme d’ordinaire, pleine de grands rêves et qui décide de le suivre pour le bonheur et la joie de tout le monde.
Au début, Garihanna confrontait à un problème d’identité. Les haïtiens la trouvaient trop québécoise et les haïtiens trop Canadienne. Elle n’arrivait pas à s’adapter à ces deux pays et cela l’a servi de source de motivation.
La comédienne croit dur comme fer que l’humour a un bon avenir en Haïti. Surtout, les haïtiens ont ce métier dans l’âme. Ils ont la capacité de tout transformer en humour et cela leur permet de surmonter toutes les épreuves difficiles.
L’humour, c’est la solution pour Haïti, c’est le prochain mouvement.
Récemment, l’humoriste a mis sur pied une société en collaboration avec sa grande sœur Cynthia Jean Louis. Les Sœurs Jean Louis. Mais pourquoi une société et non une école de théâtre ?
« Une école de théâtre demande beaucoup. Je n’ai pas assez de bagage pour former une école, en dépit du fait que je donne des ateliers sur l’improvisation. Cette entreprise est là pour aider les jeunes talents à faire une place dans ce domaine », répond-t-elle.
La jeune humoriste a de grands projets d’avenir. Faire avancer les Sœurs Jean Louis encore plus loin et plus haut. Jouer dans des séries télévisées et le rêve tant chérir, c’est de montrer notre propre série noire haïtienne.
Pour l’année 2019, on peut s’attendre à beaucoup de chose auprès des Jean Louis.
Un spectacle intitulé « Mes Sympathies», pour rendre un vibrant hommage à son père qui est dans un sommeil éternel.
« Ne lâchez pas votre plume. Ne lâchez pas votre rêve, ni votre art. Il faut travailler sans mesure. Le découragement existe, mais ne vous laisser pas intimider. N’ayez pas peur de chercher des opportunités. Et apprenez à créer Votre chemin tout seul », conseille-t-elle aux aspirants humoristes.
Billy Gervé
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