Haïti depuis ces dernières années est en proie à la violence et l’insécurité généralisée qui nuisent gravement au bien-être de la population. Les droits humains sont bafoués au quotidien et les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires. Touché par cette situation, l’artiste Francisco Silva s’est engagé à promouvoir la paix à travers ces diverses créations.
Passionné des arts visuels, Jean Francisco Silva de son vrai nom, est un artiste au talent remarquable. L’ancien étudiant de l’École Nationale des Arts (ENARTS) est un caricaturiste et graffeur expérimenté avec de multiples expositions à son actif et des formations à travers le monde. Sensible aux questions de société, Silva place les droits humains au centre de la plupart de ses œuvres.
«La sensibilisation à la paix me tient à cœur en tant que citoyen et en tant qu’artiste. J’ai l’habitude d’animer des ateliers de dessin et de peinture axés sur la paix et sur les droits humains. J’ai produit des bandes dessinées sur la migration et les droits humains en faveur des jeunes. J’ai également réalisé des fresques murales en mémoire des journalistes victimes, des graffitis dénonçant la violence basée sur le genre et l’injustice sociale qui ne cessent d’augmenter au sein de notre société», nous dit l’artiste.
Son regard sur la vie en société est empreint d’humanité. Silva avance avec certitude que chaque individu sur terre est dans une quête perpétuelle de bien-être et de dignité. Ce besoin est vital à l’instar de manger, dormir qui font partie de nos droits au bien-être et à la santé. Il croit fermement que ces besoins non-comblés, peuvent générer beaucoup de frustrations, de tensions qui sont sources de maladies pour les humains et de graves crises au sein de la société.
En effet, le responsable du collectif KLORAT BIZ’ART est préoccupé par la situation sanitaire dans le pays. «A l’heure actuelle, nombreux sont les gens qui n’ont pas accès aux centres de santé, soins de qualité, pharmacies et médicaments. Scènes de pillage, d’incendie dans les hôpitaux publics et privés, les pharmacies ; des actes d’intimidation et de kidnapping contraignent les responsables à fermer leurs portes. Entre-temps, le diabète, la tension artérielle, le stress et les profondes réflexions sont prêts à nous engloutir», s’indigne-t-il tout en rappelant que l’accès aux soins de santé de qualité et au système de sécurité sociale solide est un droit fondamental.
En effet, au cours de l’année 2024, plus de 40% des professionnels du secteur médical ont laissé le pays à cause de la guerre des gangs et 75% des infrastructures sanitaires sont inaccessibles, Jean Francisco Silva, salue la bravoure de ceux qui n’abandonnent pas : «Honneur aux docteurs, infirmières, auxiliaires, psychologues qui résistent dans ces moments difficiles, qui ne laissent pas prise et qui continuent à desservir la population.»
Ses dernières créations visuelles réalisées dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur la paix et les droits humains lancée par Tamise, témoignent de l’engagement d’un artiste qui a soif de vivre dans société égalitaire où règne la paix et l’état de droit. Axée initialement en ligne auprès des jeunes, cette campagne est une initiative du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) et du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) financée par PBF, réalisée en partenariat avec le Ministère de la culture et de la communication (MCC) et le Ministère de la jeunesse, des sports et de l’action civique (MJSAC).
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