Une situation d’insécurité sans précédent s’est installée en Haïti, plus particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince depuis le début du mois de novembre 2020. Assassinats, kidnappings, vols et viols se comptent par dizaines, toutefois, la population esseulée continue à vaquer à ses occupations en dépits des contraintes existantes.
En effet, dans un contexte où presque chaque parcelle du territoire national est contrôlé par les bandes armées et que l’instabilité politique bas son plein, le Kidnaping devient un commerce criminel lucratif qui s’étend activement dans le pays. Pas un jour ne passe en Haïti sans qu’une alerte au kidnapping ne vienne allonger la longue liste de personnes enlevées. Les nouveaux cas de Kidnapping se comptent par dizaines et inondent les réseaux sociaux. L’ambassade américaine à Port-au-Prince a elle seule à recensé 14 cas d’enlèvements en une semaine.
Le 27 Novembre dernier, un médecin interne, le Dr Thélémaque Hans David a été Kidnappé non loin de l’hôpital général au centre ville, après des jours de mobilisation de personnels soignants, accompagnés de la population, il est finalement relâché 2 jours plus tard moyennant rançon. Suivi du Kidnapping de l’ex épouse de l’actuel chef de l’USGPN, Maritza Beaubrun. La même semaine, un pasteur est kidnappé avec son fils, une forte rançon était demandé pour leur libération. Entretemps, la vidéo d’une fillette en uniforme, un sac noir en plastique sur la tête a bouleversé la toile. Molestée par son ravisseur qui lui retire son sac, elle a affiché un regard vide et traumatisé qui a montré l’étendu de sa peine. Le bandit qui filmait la scène, donnait un ultimatum aux parents de la victime pour obtenir la rançon. Le chiffre exact de kidnapping entre le mois de Novembre et ce début de décembre n’est pas connu, beaucoup d’enlèvements ne sont pas répertoriés et beaucoup de victimes et leurs familles préfèrent garder le silence afin de se protéger et protéger leur proche.
Nul n’est à l’abri, bébé, écolier, adulte, il n’y a pas de profil type. Les ravisseurs, visiblement organisés séquestrent des personnes et négocient le prix de leur vie et de leur libération avec des parents et des proches. Très souvent, les otages sont violés et battus par les ravisseurs, pendant qu’ils exigent des sommes astronomiques aux parent sous peine de les tuer.cette situation provoque indignation et désarroi chez la population haïtienne.
Alors qu’une psychose de peur règne en maître à Port-au-prince et dans ses environs, que les kidnappeurs agissent en toute quiétude, la population haïtienne, résignée s’adapte de plus en plus à cette situation sans précédent. Institutions des secteurs publiques et privées, école, marché et autres s’adaptent et fonctionnent comme à l’accoutumé. Des conditions de vies qui inquiètent bon nombre de personnes de la société civile, apeurées par la possible normalisation de cette insécurité dite programmée.
Des opérations policières sont menées ces deux dernières semaines et des arrestations ont été effectuées. Toutefois la machine infernale continue à faire des victimes au sein de la population haïtienne et les cas d’enlèvements continuent d’augmenter.