Port-au-Prince, le 9 août 2024. _ Deux (2) mois après l’ascension du Premier ministre de facto Garry Conille au pouvoir, la situation du peuple haïtien reste inchangée, et pourtant l’insécurité et l’inflation bat son plein sur le terrain. Malgré la présence des policiers kényans en Haïti, les gangs armés continuent à terroriser la population et font fortune au détriment des paisibles citoyens. Et pourtant, le PM pense que son gouvernement fait un travail impeccable et sans reproche.
Déjà deux (2) mois, depuis que la communauté internationale nous a imposé son poulain dans l’objectif de mettre de l’ordre dans le chaos qu’elle a elle-même infligé à Haïti. Un train de mesures a été pris par le gouvernement de facto afin de regagner la confiance des riverains, l’état d’urgence a été décrété, la Police Nationale d’Haïti fait bonne impression sur les réseaux sociaux, la Primature nous bombarde avec de beaux communiqués de presse… Mais tout ceci n’est que théâtre, vu que les autorités haïtiennes n’arrivent toujours pas à faire fuir les bandits dans nos rues.
Les points de contrôle des bandits sur la route de Martissant et de Carrefour sont toujours actifs et alimentent les gangs économiquement. En laissant Port-au-Prince pour se rendre à Léogâne, un chauffeur de Tap Tap doit payer 7 fois dans 7 points de contrôle différents, sinon le bus sera stoppé et les passagers rançonnés ou au pire seront kidnappés. Jusqu’à présent, le nouveau gouvernement n’arrive pas à maîtriser cette route principale qui relie plusieurs autres départements au département de l’Ouest.
Bizarrement, le Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) Édgard Leblanc Fils a affirmé que « la vie a quasi totalement repris à Port-au-Prince », mais c’est faux ! Malgré les différentes actions coordonnées de Police Nationale d’Haïti (PNH), des Forces Armées d’Haïti (FADH) et des troupes kényanes au centre-ville de Port-au-Prince, la population reste toujours cachée sur son lit en attendant une amélioration concrète en guise de cette danse de folklore. Ce CPT n’est réellement d’aucune utilité, sinon que de donner un os à un chien pour qu’il cesse d’aboyer. Chassez le naturel, il revient au galop… ce sont ces mêmes politiciens qui ont saccagé le pays durant les 30 dernières années qui font partie de ce conseil, que pouvons espérer d’eux ?
Monsieur Conille, il est temps de passer à la phase une (1) de votre plan d’action. Le temps n’est plus aux beaux discours ni au défilé de mode pour faire plaisir aux pays de l’occident ; il est temps de stopper cette hémorragie de corruption et de mettre les fonds du trésor public au service de la population. L’heure est arrivée de reprendre le contrôle de l’Hôpital de l’Université d’Haïti, afin de soigner les malades qui vivent dans les zones défavorisées. L’heure est arrivée de réviser les prix des produits de première nécessité et de combattre la famine. L’heure d’agir est enfin arrivée Monsieur Conille, vous ne pouvez pas passer tout votre mandat en consultation ; le peuple ne peut plus attendre.
C’est aussi l’heure pour ce gouvernement de reprendre le contrôle du Fonds National pour l’Éducation (FNE), puisque le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) a annoncé la rentrée des classes pour le premier octobre 2024. Chaque mois, des millions de dollars sont collectés sur les transferts d’argent de la diaspora haïtienne vers Haïti, mais les gouvernements antérieurs n’ont jamais eu le contrôle total de ce programme, qui est peut-être utilisé pour financer les gangs armés ou pour financer la mafia locale et les faiseurs de rois. Il est temps d’investir ce fond réellement dans l’éducation de nos enfants.
Monsieur Conille, trop de communication tue la communication ! Reprenez votre souffle et redescendez sur terre. Vous êtes toujours en mode avion, le signal ne passe pas du tout. Vous n’êtes pas chroniqueur sportif ni présentateur de nouvelles, nous vous voyons un peu trop sur nos petits écrans, consacrez un peu plus de temps à votre mission. Trêve de show off !
D’ici la fête de fin d’année, la population devrait normalement ressentir un vent de changement, sinon ce n’est que perte de temps. Ne soyez pas avare et sans pitié comme votre prédécesseur, ne vous laissez pas guider par les politiques qui vous entourent, ne naviguez pas dans cette rivière de corruption et d’impunité.
Il est encore temps d’écrire votre histoire avec élégance et fierté, il est temps de nous redonner espoir…
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