N’en doutez pas, la capitale d’Haïti reste et demeure l’une des villes les plus dangereuses et imprévisibles au monde. Port-au-Prince, centre de la politicaillerie des politicards haïtiens a depuis quelque temps contaminé les autres zones avoisinantes telles que Pétion-Ville, Delmas, Tabarre, Croix-des-Bouquets et Cité-soleil. On croirait que l’ange de la mort s’est donné pour mission de semer la terreur partout dans le pays.
Hier dimanche, vers les 6 h pm, nous avons visité quelques quartiers dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des zones qui jadis étaient mouvementées, sont aujourd’hui vides, sales et cyniques. Même notre équipe a paniqué et a rebroussé chemin. Champ de mars, Haut Delmas, aux environs de Muncheez à Pétion-Ville, Place Boyer, Place Pétion, Place St Anne… ces endroits étaient tous vides. Ce qui est étonnant pour un Weekend.
Trois (3) mois après l’assassinat du Président de facto Jovenel Moise, la population haïtienne est prise au piège de l’insécurité. Ceux qui sont dans le besoin, prennent parfois les rues dangereuses de Port-au-Prince, la peur au ventre, ne sachant pas à quoi s’attendre. Le retour progressif du kidnapping est de plus en plus inquiétant. Chaque jour, des dizaines de personnes se font enlever et les ravisseurs réclament de fortes sommes d’argent que les familles des victimes ne sont pas en mesure de collecter. Parfois, ces ravisseurs torturent et tuent quand les négociations avec les parents n’aboutissent pas.
Qui sont ses kidnappeurs ? Des bandits armés dans les quartiers populaires ? Des policiers corrompus ? Des anciens officiels qui ont encore en leur possession des équipements de l’État ? Des policiers révoqués ? Ou encore de simples citoyens qui ont en marre de souffrir ? Peu importe les visages qui se cachent derrière cet acte crapuleux, le kidnapping demeure un cancer qui tue le pays à petit feu.
La Police Nationale d’Haïti est dépassée par les événements. Elle est infiltrée par les gangs armés ; presque chaque cas de kidnapping implique un policier en service ou policier révoqué. “Les kidnappeurs étaient habillés en uniforme de la PNH”, déclarent souvent des témoins. Malheureusement, Léon Charles, chef de la police, n’est pas plus efficace qu’en 2004. D’ailleurs, c’est pour son incompétence qu’il avait démissionné à la tête de l’institution. 2021, environ 16 ans plus tard, Léon Charles ne fait que confirmer son incompétence.
Et pourtant, l’État pourrait utiliser quelques stratégies très simples pour combattre l’insécurité. Par exemple, la Direction Générale des Impôts (DGI) pouvait exiger à toute entreprise détenant une patente, d’installer une petite caméra solaire à l’intérieur et l’extérieur. De cette façon, la PNH pourrait avoir un œil sur nos rues et consulter les images de ces entreprises en cas de besoin.
Mais ce genre de stratégie n’intéresse pas les politiciens. Le clan PHTK est brisé en mille morceaux, Joveneliste, Martelliste et partisans zélés de PHTK (PHTKistes). L’opposition qui disait combattre la corruption, la mauvaise gouvernance et les abus de pouvoir, fait partie intégrante de cette mascarade grâce à l’accord de Montana. Aujourd’hui, Me André Michel devient l’avocat et le porte-parole du Premier ministre de facto Ariel Henry, suspecté dans la mort du président qui l’a nommé. Qui l’aurait cru ?
Entre-temps, Martine Moise profite de la mort troublante de son mari pour faire campagne et attaqué ses adversaires politiques. Elle est de retour au pays pour répondre à l’invitation de la justice, pour sa protection, elle se fait accompagner par une pléiade de gardes du corps étrangers, lourdement armés. Tout est à l’envers dans ce pays !
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