Correction grammaticale: 28 octobre 2024
Port-au-Prince, le 26 octobre 2024. Le soleil ne brille plus sur Haïti, c’est le chaos total ! Plus rien ne fonctionne depuis l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse en juillet 2021 à son domicile. Malgré tous les mouvements de rue, toutes les coalitions et les complots contre l’ancien chef d’État, l’opposition n’avait aucun plan solide pour combler le vide après son éventuel départ. De fait, il a été succédé par le neurochirurgien Ariel Henry imposé par la communauté internationale. Ce dernier avait été choisi initialement comme Premier Ministre, par le feu président Jovenel Moïse.
Du 20 juillet 2021 au 11 mars 2024, le médecin a dirigé le pays par tâtonnement et peut être considéré comme l’un des premiers ministres les plus incompétents de l’histoire d’Haïti. Il a ouvert tous les robinets de corruption pour satisfaire la classe politique. Parallèlement, les gangs armés ont gagné en notoriété et ont occupé plus de territoire. 80 % de la capitale est contrôlé par des bandits, qui se sont dressés en opposition au gouvernement de facto.
La misère, la corruption, l’insécurité et la fuite des cerveaux ont été les quatre piliers importants du gouvernement d’Ariel. Face à cette incompétence sans précédent, la communauté internationale s’est vue dans la nécessité de rappeler leur poulain sous la menace des gangs qui ont annoncé un génocide si Ariel restait au pouvoir. C’est dommage de voir la pression qu’exerce un groupe de criminels sur un pays qui possède une institution policière et une force armée. C’est une honte !
Pour remplacer le gouvernement de facto d’Ariel Henry, l’Organisation des États Américains (OEA) a proposé la formule de Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qui regroupe les représentants des partis politiques. Ainsi, Edgard Leblanc Fils, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles, Leslie Voltaire, Fritz Jean et Laurent St-Cyr prennent les rennes d’un pays bouleversé par une crise politique sans fin.
Dans cette équation, les États-Unis proposaient ou imposaient leur poulain Garry Conille comme Premier ministre. Conille est nommé Premier ministre par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) puis rentre en fonction le 3 juin 2024.
Depuis sa prise de fonction, le Premier ministre Garry Conille ne fait que soigner son image sur les réseaux sociaux et bombarder le public de fausses promesses. Des médias locaux sont recrutés pour divulguer les moindres faits et gestes de Conille alors que la situation socio-économique du pays ne fait que s’aggraver.
Comme chef du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN), Garry Conille est revenu avec Rameau Normil à la tête de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Un ex-directeur de l’institution policière qui a été révoqué pour manque de résultats quelques mois après le massacre de la Saline (Port-au-Prince/Ouest) qui a fait plus de 70 morts. Quatre mois après la nomination de Rameau Normil, le pays a connu un autre massacre le 3 octobre 2024, beaucoup plus dévastateur cette fois-ci dans une petite localité dénommée Pont Sondé dans le département de l’Artibonite. Le bilan s’élève à 115 morts, malgré la présence de la Force multinationale.
Par ailleurs, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a publié le 2 octobre 2024 un rapport impliquant trois conseillers-présidentiels, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles, dans une affaire de corruption liée à 100 millions de gourdes à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ils sont accusés de violation de la loi du 12 mars 2014 sur la prévention et la répression de la corruption, notamment pour abus de fonction, corruption passive, et perception de pots-de-vin. Pourtant, aucun des trois conseillers n’a démissionné jusqu’à présent et ils participent aux affaires de l’État comme si la corruption était un délit mineur.
Pendant ce temps, le Conseil électoral provisoire (CEP), bien qu’incomplet, a officiellement pris fonction avec l’absence de deux secteurs, celui des femmes et des droits humains, le 18 octobre 2024. Nous parlons déjà d’élection alors que les autorités ne peuvent même pas circuler sur la route de Martissant, qui est sous le contrôle des gangs depuis plus de quatre ans. C’est le monde à l’envers, comment les électeurs vont pouvoir se déplacer pour aller voter? Quelle ironie !
Tandis qu’une guerre froide est déclarée entre les membres du CPT et le clan du Premier ministre Garry Conille, les gangs armés maintiennent leurs attaques coordonnées dans des zones stratégiques comme Solino ou encore Arcahaïe, qui leur permettraient de conquérir d’autres territoires plus vastes. Pendant ce temps, le peuple s’enfonce dans la misère, les activités économiques sont complètement paralysées par l’insécurité.
Le peuple haïtien se maintient en vie grâce aux contributions de la diaspora. Tout est au point mort !
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