Réalisatrice du film «L’Afrique, berceau des civilisations modernes», Bénita Jacques croit en la puissance du cinéma pour raconter des histoires et transmettre des idées. Passionnée de l’art et de la narration, elle travaille dans l’industrie du cinéma depuis plusieurs années et a réalisé plusieurs projets cinématographiques. Elle a également participé à d’autres projets de grandes envergures tels que : «Jeunesse dans l’ombre ; Gason Makoklen ; Mémoires Vives ; L’auberge du chien noir ; 30 vies ; Une démocratie assassinée. Son engagement en tant que philanthrope et aussi son ambition à vouloir unir les peuples par l’art lui a valu le nom de Binta et Beya.
«Je n’ai pas de préférence absolue entre le documentaire et la fiction. Les deux genres offrent des opportunités uniques pour raconter des histoires et transmettre des messages. J’utilise chacun d’eux en fonction de l’histoire que je souhaite raconter», confie-t-elle.
Bénita a suivi une formation académique et professionnelle dans les domaines des arts et des lettres ; elle a aussi étudié les arts dramatiques et le cinéma. Elle a obtenu des diplômes d’études collégiales et universitaires, elle a également participé à des ateliers ainsi que des formations continues pour enrichir ses connaissances et ses compétences dans le domaine de l’audiovisuel. Elle vit actuellement à Montréal au Canada.
Son film intitulé «L’Afrique, berceau des civilisations modernes» a été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux prestigieux comme le Festival international du film de Kinshasa, le Festival international du film panafricain de Cannes, le Uollywood Aollywood Epic Iconic et le Festival international du film de Toronto. Il a également remporté plusieurs prix au Festival du film Docs Without Borders.
La réalisatrice raconte qu’elle a choisi de réaliser un film sur l’Afrique afin de déconstruire les discours erronés propagés par l’Occident. Elle ajoute que la réalisation de ce documentaire l’a pris plusieurs années et a été tourné dans plusieurs pays d’Afrique avec la participation de nombreux experts et artistes renommés.
Elle raconte que son équipe technique était composée de professionnels talentueux du cinéma et ils ont alloué un budget conséquent à ce film pour s’assurer de sa qualité.
La projection du film au FESPACO dans la capitale du Burkina Faso a été une expérience incroyable, selon Bénita. Le film a été très bien accueilli par le public et a suscité d’importantes discussions sur l’histoire de l’Afrique, d’autres pays africain ont également accueilli le film avec enthousiasme et reconnaissance.
Il est important de souligner que le festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) est l’un des plus grands festivals du cinéma africain, il se déroule tous les deux ans dans la capitale du Burkina Faso et est également l’un des rares festivals de cinéma d’État encore existant dans le monde, selon Discover Burkina Faso. Africultures rapporte que ce festival est créé en 1969 d’une simple initiative privée et est soutenu officiellement par les autorités du pays en 1972, depuis lors, il est sous la tutelle du ministère de la culture, du tourisme et de la communication.
À-propos des autres parcours alléchants du film, Bénita ajoute : «Le film a été sélectionné et récompensé dans plusieurs festivals, dont le Festival Panafricain de Cannes et le Festival de Cannes du pavillon Afrique. Ces sélections ont suscité beaucoup d’émotion chez moi et dans mon entourage. Cela témoigne de la reconnaissance internationale de notre travail et nous a permis de partager notre film avec un public plus large.»
En 2023, le film avait remporté le prix du meilleur long métrage documentaire au festival du film panafricain de Cannes. Le 15 mai 2024 dernier, Bénita Jacques a vu sa réalisation projeté au Pavillon Afriques au marché du film de Cannes. Il faut noter que c’est un documentaire anthropologique qui lui a pris douze années de préparation. Sur RFI, elle raconte que pour reconstituer l’histoire, elle a rencontré des chercheurs et des historiens dont les livres sont des références sur l’Afrique pré-esclavage et en leur compagnie, elle a parcouru le temps et l’espace afin de trouver des témoignages spirituels, architecturaux et historiques.
«Nous espérons pouvoir projeter le film en Haïti afin que la jeunesse haïtienne puisse découvrir l’histoire et la richesse de l’Afrique. Cela aura un impact positif sur leur compréhension et leur connexion avec leurs héritages communs», languit-elle.
Elle veut que la jeunesse haïtienne puisse s’identifier à l’Afrique et pense d’emblée que le cinéma haïtien mérite d’être soutenu puisque, pour elle, le cinéma est un moyen puissant de raconter des histoires et de préserver la culture. «Il [cinéma] permet également de donner une voix aux personnes marginalisées. Je m’engage à soutenir le cinéma haïtien et à promouvoir sa diversité et son inclusion». Sur ce, elle invite tous les jeunes de suivre leur passion et de persévérer dans leurs rêves car le chemin qui mène vers la réussite peut être difficile, mais avec détermination, travail acharné et confiance en soi, tout est possible. Elle conclut : «Ne laissez pas les obstacles vous décourager, utilisez-les comme des occasions pour apprendre et grandir.»
Romy Jean François
Tous droits réservés – Groupe Média MAGHAITI 2024